Étude de la pathogénèse de Vibrio aestuarianus, une bactérie affectant l’huître creuse Crassostrea gigas

2018 
L’ostreiculture francaise repose essentiellement sur l’elevage de l’huitre creuse, Crassostrea gigas confronte cependant a des episodes de mortalites anormales, touchant les differents stades de vie de l'huitre. Plusieurs etudes ont demontre l’implication d’agents infectieux comme des bacteries du genre Vibrio dans ces mortalites. En France, V. aestuarianus est une bacterie connue depuis les annees 2000 pour impacter la survie des huitres. Sa frequence de detection dans les cas de mortalites d’huitres adultes analyses par le reseau REPAMO (REseau de PAthologie des Mollusques) est cependant en augmentation depuis 2011. Dans ce contexte, afin d’etudier le developpement de la maladie induite par V. aestuarianus chez C. gigas, un modele d’experimentation par balneation dans de l’eau de mer contenant des bacteries fraichement excretees, au plus proche des modes de contaminations naturelles, a ete developpe. Le suivi de la presence de la souche 12/016 (souche virulente) et son mutant 12/016ΔvarS (souche non-virulente) dans l’eau de mer, dans les differents tissus et dans l’hemolymphe des animaux vivants et moribonds a montre que le cycle infectieux est constitue de I) une phase de penetration rapide de la bacterie dans l’hote (moins de 24h) et de colonisation initiale de l’hemolymphe et des branchies, II) une phase d’incubation de 3-4 jours au cours de laquelle la souche virulente se multiplie dans l'ensemble des tissus d'huitre et III) une phase de mortalites aigues (mort de l'animal par septicemie). A ce stade, le recrutement et la lyse hemocytaire ainsi que differentes lesions tissulaires comme la lyse du tissu conjonctif sous-epithelial au niveau du manteau et l’atrophie de diverticules digestives ont ete observes. D'autre part, l'etude d’expression relative de 18 genes de virulence connus chez d’autres Vibrion a montre que l’expression des facteurs de virulence de V. aestuarianus est regulee differemment au cours de differentes etapes de l'infection et nous avons observe que la metalloprotease vam est significativement sur-exprimee dans l’hemolymphe des animaux contamines a j4 post infection (etape intermediaire de l’infection) par rapport a son niveau d’expression au premier jour de l’infection (etape precoce).
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