Efficacité et tolérance de l’aprémilast chez les patients atteints de psoriasis et cancer

2021 
Introduction Les options de traitements systemiques du psoriasis sont limitees pour les patients ayant une neoplasie recente, qui sont souvent exclus des etudes : l’acitretine peut etre utilisee mais avec des problemes de tolerance et une efficacite limitee, le methotrexate et les biotherapies sont deconseilles en raison de leur caractere immunosuppresseur. L’apremilast (APR), un inhibiteur de la phosphodiesterase de type 4, est frequemment utilise en pratique courante dans cette population mais il n’existe pas de recommandations precises a ce sujet. Notre etude a pour but d’evaluer l’efficacite et la securite de l’APR en vraie vie, chez les patients ayant un psoriasis et un cancer actif ou en remission depuis moins de 5 ans. Materiel et methodes Il s’agit d’une etude retrospective, multicentrique, realisee dans 5 centres hospitaliers et aupres de 120 dermatologues liberaux des Hauts-de-France. Tout patient majeur traite par APR pour un psoriasis cutane et/ou articulaire et presentant un cancer actif ou en remission depuis moins de 5 ans etait inclus par un questionnaire anonymise complete par le dermatologue referent. Resultats Vingt-sept patients etaient inclus, avec principalement des psoriasis en plaques (88,8 %) evoluant depuis plus de 10 ans (84,6 %). Le cancer etait diagnostique en moyenne 3 ans avant l’introduction de l’APR avec notamment 5 cancers cutanes (18,5 %) dont 2 melanomes, 5 cancer prostatiques (18,5 %), 4 hemopathies (14%) et 3 carcinomes hepatocellulaires(11,1 %). Dans 92 % des cas, l’indication d’APR avait ete retenue specifiquement en raison de l’antecedent carcinologique et de la contre-indication relative des autres traitements. A la semaine 16 (±8 semaines), 13 patients (57 %) avaient obtenu un score PASI50, 6 patients (26 %) un PASI75, 4 patients (17 %) un PASI90 et 5 patients (45 %) presentaient une amelioration significative de leur qualite de vie (≥ 5 points de difference de DLQI). Dix-sept patients (65 %) avaient presente des effets indesirables non graves (diarrhee chez 11 patients [42,3 %], cephalees 3 patients [11,5 %], troubles du sommeil ou psychiatriques 2 patients [7,7 %], asthenie 2 patients [7,7 %] et anorexie 2 patients [7,7 %]). Ces effets indesirables etaient responsables dans 27 % des cas d’un arret du traitement. Chez 5 patients (21 %), une recidive ou une progression oncologique durant le traitement etait observe. Discussion Nous rapportons une serie originale evaluant specifiquement l’APR chez les patients presentant une neoplasie recente, qui semble une alternative efficace et bien toleree. L’efficacite en vraie vie de l’APR semble etre comparable a celle des essais cliniques qui avaient exclu ces patients avec cancer. Concernant la securite oncologique, l’heterogeneite de la cohorte ne permet pas de tirer de conclusions et necessiterait une etude de plus grande ampleur apparie sur le type, le stade et le traitement du cancer sous-jacent.
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