Des particules au NO2 comme effecteur toxique principal des émissions de moteurs Diesel, un problème lié à lʼévolution des réglementations Euro successives

2006 
La fraction particulaire des emissions de moteurs Diesel a souvent ete declaree comme principal agent responsable de la degradation de la qualite de l’air urbain, tout particulierement en site de proximite du trafic. Cette fraction a ete tres etudiee au plan toxicologique a l’aide de modeles in vivo et in vitro, cependant trop souvent extraite de son contexte d’aerosol, de la voie et des doses d’exposition normales par inhalation. Ceci a conduit a amplifier les impacts potentiels susceptibles de se produire, voire a mettre en evidence des effets dont la realite reste a demontrer en situation reelle. L’evolution de la reglementation Euro a conduit a mettre en place la catalyse d’oxydation puis le filtre a particules pour reduire les emissions de CO, les HC et les particules emis par les moteurs Diesel. Le probleme des oxydes d’azote, reglementes dans leur globalite, n’est a ce jour pas resolu avec des technologies matures fiables et durables applicables a grande echelle sur les vehicules legers. L’analyse temporelle, sur les dix dernieres annees, des teneurs en oxydes d’azote en proximite du trafic montre une evolution remarquablement correlee a la dissemination des technologies imposees par les reglementations successives de Euro1 vers Euro5. Le phenomene majeur est une elevation du ratio NO2/NOx conduisant meme, malgre une lente diminution des oxydes d’azote totaux, a une elevation des concentrations en NO2 ne permettant plus d’atteindre les objectifs de qualite fixes par l’Organisation mondiale de la sante. L’analyse des impacts toxicologiques lies a cette evolution montre que les teneurs elevees en NO2 sont correlees au potentiel oxydant des emissions evalue par resonance paramagnetique electronique et a la survenue d’un stress oxydant systemique chez les animaux exposes par inhalation et un stress oxydant sur cultures organotypiques de tissu pulmonaire exposes a un flux continu d’emissions diluees de moteurs Diesel. Dans ces conditions, l’impact toxicologique n’est plus modifie par la filtration des emissions lors de l’echantillonnage, le potentiel oxydant de la phase gazeuse devenant plus toxique que la fraction particulaire des emissions. Nous souhaitons attirer l’attention sur ce nouveau risque sanitaire pour lequel l’epidemiologie commence a apporter les premiers elements de preoccupation.
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