La néphropathie à IgA dans le sud marocain : série de 45 cas

2021 
Introduction Initialement decrite en 1968 par Jean Berger et Nicole Hinglais, la nephropathie a IgA est la glomerulonephrite primitive la plus frequente dans les pays developpes. Cette glomerulonephrite a complexes immuns, definie par la presence constante en immunofluorescence de depots mesangiaux d’IgA, est associee a des lesions histologiques glomerulaires variees rendant difficile toute classification. Son pronostic fut longtemps considere comme favorable, bien qu’elle reste la premiere cause d’insuffisance renale terminale par glomerulonephrite chronique. Patients et methodes Nous avons realise une etude retrospective descriptive sur 5 ans de janvier 2015 a decembre 2019 des donnees de 45 patients hospitalises en nephrologie ayant une nephropathie a IgA prouvee par etude anatomopathologique. Les biopsies renales ont ete relues pour la classification d’Oxford. Resultats Quarante cinq patients avaient une nephropathie a IgA, avec une predominance masculine (SR = 1,2). L’âge moyen de nos patients au moment du diagnostic etait de 35,09 ans ± 15,7 (6–66 ans). La proteinurie non nephrotique et l’hematurie microscopique, les principaux motifs d’hospitalisation, etaient retrouvees chez 73,1 % et 78,1 % des patients. Un syndrome oedemateux a ete rapporte dans 9,2 % des cas seulement. L’hematurie macroscopique n’a pas ete decrite. Une hypertension arterielle etait presente au cours de l’hospitalisation chez 15,6 % des patients, le syndrome nephrotique etait retrouve dans 14,6 % des cas. Notre etude avait objective qu’une insuffisance renale aigue severe inaugurale etait presente chez 21,9 % des patients. Le recours a une epuration extra renale etait necessaire chez 3 malades. Les lesions observees a la microscopie optique avaient ete classees selon la classification d’Oxford : M1 (46,9 %), E1 (53,1 %), S1 (59,4 %), T1 ; T2 (21,9 % ; 6,3 %). L’immunofluorescence faite chez 96,7 % des patients retrouvait des depots d’IgA chez tous les patients, IgM (19,4 %), C3 (48,4 %), les IgG (12,9 %) et C1q (6,5 %). Le bilan etiologique avait objective un purpura rhumatoide chez 14 patients (31,1 %). Sur le plan therapeutique, 78,1 % des patients ont ete mis sous traitement nephroprotecteur IEC et/ou ARA2, dont 31,3 % associes a une corticotherapie et/ou immunosuppresseurs. Parmi les patients traites par corticotherapie, le DFG a augmente significativement (65,5 [2–176] vs 63,5 [6–138] mL/min/1,73m2, p  Conclusion Le profil evolutif de la nephropathie a IgA, devenue de plus en plus frequente au Maroc surtout chez les enfants, reste extremement variable avec une progression vers l’insuffisance renale terminale evaluee a moins d’un tiers des cas. La corticotherapie seule semble efficace avec une amelioration significative de la survie renale.
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