Risque infectieux associé au traitement d’induction des vascularites à ANCA : une étude rétrospective monocentrique française incluant 145 patients

2021 
Introduction Les traitements d’induction de remission (TIR) des vascularites a ANCA (VAA) systemiques ont permis d’ameliorer de facon importante le pronostic chez ces patients. Ces traitements sont neanmoins greves par des effets indesirables, principalement des infections qui representent desormais la premiere cause de mortalite dans la premiere annee suivant le diagnostic. Peu d’etudes se sont interessees au risque d’infection precoce des VAA nouvellement diagnostiquees selon le TIR, par cyclophosphamide (CYC) ou rituximab (RTX). Nous avons compare et analyse le taux d’infection et les facteurs de risque d’infection dans les 6 mois suivant le TIR. Patients et methodes Nous avons inclus, a partir des bases de donnees du CHU de Caen, tous les adultes consecutifs nouvellement diagnostiques d’une granulomatose avec polyangeite ou d’une polyangeite microscopique avec ANCA positif entre janvier 2006 et decembre 2019. Nous avons compare la survie sans infection severe (SIS), definie par un score Common Terminology Criteria for Adverse Events (CTCAE) ≥ 3, et la survie sans infection toute severite confondue (SITSC) dans les 6 mois suivant le TIR. Nous avons utilise une analyse de Cox multivariee pour identifier les facteurs predictifs d’infection. Resultats Nous avons inclus 145 patients, 27 dans le groupe RTX et 118 dans le groupe CYC. Les patients du groupe RTX etaient plus frequemment vaccines contre le pneumocoque (p  Discussion Dans cette cohorte, un TIR par RTX, comparativement au traitement par CYC, n’exposait pas a un risque plus important d’infections severes mais exposait en revanche a un risque plus important d’infections toute severite confondue. Nous confirmons, avec cette cohorte, que la dialyse et l’absence de prophylaxie par trimethoprime-sulfamethoxazole sont des facteurs de risques d’infection severe. Il s’agit de la premiere etude a notre connaissance associant un antecedent de maladie urinaire a un risque d’infection severe precoce. La prise en compte de facteurs de risque d’infections a l’induction pourrait permettre d’optimiser la strategie preventive de ces patients de facon plus individuelle. Cette etude etant retrospective, il est possible que les patients consideres comme les plus a risque d’infections aient ete traites par RTX. Ce probable biais de selection a pu avoir majore le risque d’infections dans ce groupe. De plus, la corticotherapie est un important facteur de risque d’infection chez les patients atteints de VAA. Conclusion La survie SIS dans les 6 mois suivant le diagnostic de VAA etait similaire selon le traitement d’induction utilise (RTX ou CYC), mais la survie SITSC etait plus faible dans le groupe RTX malgre une meilleure couverture vaccinale anti-pneumococcique.
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