LE PSYCHIATRE ET l'ENGAGEMENT DE LA PAROLE. Discussion

2009 
L'essentiel de notre engagement est peut-etre de cet ordre: un temps de silence et une offre d'ecoute dans un contexte non sature et non bouscule, un espace a l'ecart des seductions, des discours ou du bavardage, ou la parole peut s'inviter, du moins tant que l'un et l'autre des acteurs y sont disposes dans la situation, selon un tempo et une forme particuliers et imprevisibles. Que le patient soit depressif, psychotique, nevrose ou autre n'y change pas grand-chose en fait: le psychiatre se donne pour ambition d'ouvrir cet espace et de faire qu'il puisse etre utilise, quitte a passer par moments sur le terrain de la realite externe, quitte a jouer de temps en temps au docteur ou a l'avocat, si la fantaisie du patient et son cheminement le lui imposent, pourvu que l'aiguille de sa boussole reste orientee sur la parole... Ainsi, ce qui nous oblige en tant que psychiatre n'est pas vraiment de l'ordre du diagnostic, ni du choix medicamenteux judicieux, ni encore de l'indication subtile, mais plutot la creation et le destin de cet objet commun que produit le jeu de la parole dans l'intimite de la rencontre therapeutique. Mais cette position implique de soutenir la complexite d'un travail psychique qui nous porte aux confins de la parole et des questions de realite.
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