Coût des antibiothérapies hors AMM dans les infections ostéo-articulaires : étude prospective observationnelle sur 6 ans dans un Centre de référence pour la prise en charge des IOA complexes (CRIOAc)

Introduction Les infections osteo-articulaires (IOA) representent un cout en augmentation en France notamment en raison de l’utilisation croissante de molecules onereuses (MO) en lien avec l’incidence grandissante de germes multi-resistants. Materiels et methodes Une etude prospective observationnelle a ete menee pour les patients traites par au moins une MO pour une IOA (2014–2019) dans un CRIOAc. Etaient consideres ancienne MO (AMO) : ceftaroline, ertapeneme, daptomycine, colistine, tigecycline et linezolide. Les nouvelles MO (NMO), definies comme utilisees des 2017, comprenaient : ceftobiprole, ceftazidime-avibactam, ceftolozane-tazobactam et tedizolide. Dans tous les cas, l’utilisation de ces MO etait validee en RCP. Resultats Sur 3219 patients traites en CRIOAc, 1716 (55%) ont recu au moins une MO. La proportion d’infection a bacteries a Gram+ et a Gram− est restee stable dans le temps, comme la proportion de patient pris en charge en SSR (22%). La daptomycine a ete la molecule majoritairement prescrite (46% des patients en 2014, 61% en 2019), et son cout a baisse depuis la mise a disposition du generique en 2018 (environ 150 € pour 84 patients traites en 2014, a environ 56 € pour 291 patients en 2019). La meme tendance a ete observee pour le linezolide, avec une importante baisse du prix, passant de 122 € pour 37 patients traites en 2014, a environ 10 € en 2019 pour 137 patients. En 2019, les NMO representaient respectivement 6,7 % pour la ceftazidime-avibactam, 3,8% pour le ceftolozane-tazobactam et 36.8% pour le tedizolide (majoritairement prescrit en traitement suppressif, valide en RCP de CRIOAc). La dalbavancine n’a jamais ete utilisee (choix de centre). La duree moyenne de dispensation des MO est restee longue mais etait en diminution (52 jours en 2014, 41 en 2019), avec un cout pour les AMO qui a globalement baisse, de 1 033 000 € en 2014 (pour 184 patients), a 580 000€ en 2019 (477 patients). Cependant, le cout global des MO (AMO et NMO) est reste eleve mais stable avec l’arrivee de NMO, malgre l’augmentation de patients traites par MO (de 184 en 2014 a 513 en 2021) et du nombre de jours cumules de traitement par MO (9739 a 16 484 jours). Le cout paye par les SSR pour les MO et le nombre de jours cumules pour les patients sous MO en SSR sont restes globalement stables entre 2016 et 2019. Conclusion L’utilisation de generiques permet de compenser le cout des nouvelles molecules dont le recours est indispensable du fait de la dissemination de l’antibioresistance.