Les garages à ciel ouvert : configurations sociales et spatiales d’un travail informel

2017 
Cet article est issu d’une enquete ethnographique collective portant sur l’organisation de la vie quotidienne des classes populaires a Roubaix, ville desindustrialisee qui connait depuis plusieurs decennies un declin demographique et urbain ainsi qu’un reflux des anciennes dynamiques de valorisation du capital. Les habitants des quartiers pauvres y effectuent des activites telles que la mecanique automobile, qui concerne principalement les hommes. Source de revenus, de qualification et de travail pour differentes generations, la reparation automobile se deploie dans la rue, sur des parkings, dans des garages « a ciel ouvert », plus ou moins clandestins, revelant la porosite de la frontiere entre l’informalite et la formalite du travail. Cette activite se realise au prix d’une plus grande emprise de la division sexuelle et raciale du travail, regulatrice de la distribution des postes et des statuts. Elle s’inscrit, plus largement, dans un systeme de travail de subsistance que doivent quotidiennement realiser les hommes et les femmes des classes populaires aux marges du marche du travail formel. L’inscription spatiale de ces pratiques revele la centralite populaire de Roubaix alors qu’elle est habituellement percue comme une ville peripherique et releguee.
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