Refus de prise en charge du patient en soins palliatifs (en phase terminale) à domicile par son médecin généraliste : est-ce une réalité ?

2013 
Resume Introduction Ce travail s’est interesse aux medecins generalistes qui hesitent a prendre en charge des patients en soins palliatifs en phase terminale a domicile et qui expriment une difficulte ou un desinvestissement dans l’accompagnement de leurs patients. L’objectif de ce travail etait d’etudier les motifs qui les poussent a un tel desengagement. Methodologie Une methodologie qualitative par entretiens semi-diriges a ete usitee. Vingt medecins sans mode d’exercice particulier (non-osteopathes, non-homeopathes…) ont ete interviewes. L’analyse des entretiens, realises aupres de 20 medecins, a ete effectuee par deux operateurs independants, selon deux methodologies : une qualitative par analyse manuelle croisee socio-anthropologique et une analyse lexicale. Resultats Alors meme qu’ils ont l’habitude d’accompagner des patients en fin de vie, 13 des medecins interviewes ont exprime un refus de prise en charge du patient en soins palliatifs. Les sept autres parlaient de refus de prise en charge s’ils se trouvaient exposes a des difficultes. Dans la majorite (70 %) des cas, les medecins interroges ont exprime une souffrance personnelle. Discussion L’originalite de ce travail tient au constat, qu’au-dela des difficultes liees aux conditions de travail (lourdeur, chronophagie, solitude, prise de decision ethique) le medecin est en souffrance dans tous les plans de sa vie. Il est enclin a un sentiment d’epuisement professionnel, et met en œuvre des mecanismes d’adaptation pour continuer a exercer. Il refuse de voir mourir son patient qu’il porte dans une vision de vie depuis toujours. Sa vie professionnelle est intimement intriquee avec sa vie personnelle qu’il souhaite « parfaite ». Ces elements justifient dans certaines situations a eux seuls l’hospitalisation du patient. Conclusion Au-dela de l’amelioration des conditions de travail, et pour repondre aux souhaits legitimes du patient du mourir chez lui, Il semble necessaire d’accompagner le medecin generaliste psychiquement (soutien), professionnellement (formation continue, pratique collaborative) et aussi socialement (reconnaissance ?).
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