Influence des pratiques agricoles individuelles, des systèmes de culture sur les abondances des ravageurs, leurs auxiliaires et la régulation biologique

2017 
Pour modifier la regulation naturelle des bioagresseurs dans les cultures, les deux leviers majeurs qui peuvent etre mobilises a l’echelle parcellaire sont, d’une part, l’augmentation de la biodiversite cultivee et, d’autre part, la reduction des perturbations chimiques et mecaniques generees par le travail du sol et le recours aux produits phytosanitaires dans le champ cultive. Alors que la litterature apporte beaucoup d’informations sur l’impact des habitats semi-naturels sur les auxiliaires des cultures (Tcharntke et al. 2007 ; Chaplin‐Kramer et al. 2011; Pywell et al. 2016), le role des pratiques sur les liens bioagresseurs–auxiliaires des cultures est moins regarde (Rusch el al. 2013). L’objectif de cette presentation est d’illustrer au travers des sorties des projets Peerless et Sebiopag-Phyto comment l’habitat cultive au travers des effets de certaines pratiques individuelles, voire des systemes de culture, influence les bioagresseurs et leurs ennemis naturels. Nous montrons comment certaines pratiques perturbent la recherche de la plante hote ; comment l’habitat cultive peut fournir des ressources alimentaires alternatives pour les auxiliaires ; comment certaines pratiques accentuent la mortalite des organismes et enfin, comment l’itineraire technique de la parcelle ne peut se raisonner independamment de son environnement immediat. Dans le cadre de ces deux projets, des parcelles agricoles, essentiellement de ble et de colza, presentant un gradient de recours aux pesticides (d’absence de pesticides a des IFT proche des references conventionnelles) et pour certaines un gradient de travail du sol (semis direct d’anciennete variable a labour frequent) ont ete mobilisees. Par ailleurs, des dispositifs experimentaux en station de recherche sur des systemes de culture sans pesticides ont egalement ete etudies. De ces experimentations quatre resultats majeurs sont a retenir : (i) les melanges d’especes dans la parcelle ou l’utilisation de plantes pieges peuvent reduire les attaques de certains insectes ravageurs du colza, probablement en perturbant la recherche des ravageurs de leur plante hote. (ii) les especes cultivees n’ont pas le meme role vis-a-vis des auxiliaires du fait de leur « attractivite » differentielle : le colza semble systematiquement associe a un meilleur statut nutritionnel des carabes predateurs generalistes (par exemple Amara similata et Poecilus cupreus, Labruyere et al. 2016). La predation des graines d’adventices et d’autres proies sentinelles semble aussi varier selon les cultures independamment des pratiques culturales (projet Casimir). (iii) les pratiques agronomique telles que le travail du sol et les insecticides induisent des modifications de communautes d’insectes auxiliaires et impacte egalement la predation des graines d’adventices par les carabes (Petit et al. 2017). (iv) enfin, ces effets de l’habitat cultive sur les liens ravageurs-auxiliaires ne peuvent etre penses independamment des elements non cultives, cultures et des pratiques dans l’environnement immediat de la parcelle (Puech et al 2015).
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