Dynamique forestière et pression urbaine dans le Parc national du Banco (Abidjan, Côte d’Ivoire)

2013 
La problematique de la conservation de la foret ivoirienne et de ses ressources est au centre des preoccupations des pouvoirs publics depuis les annees 1960. Ainsi, la Cote d’Ivoire a-t-elle mis en place un reseau d’aires protegees, notamment plusieurs parcs nationaux, pour conserver ses massifs forestiers et leurs biodiversites. Situe a Abidjan, le Parc National du Banco (PNB) et sa peripherie connaissent de profondes mutations environnementales depuis quelques decennies. Ces mutations liees principalement aux activites humaines et a l’urbanisation rapide du district d’Abidjan provoquent une degradation du massif forestier du PNB. Cette recherche vise a decrire et a analyser les differentes menaces liees a la pression urbaine, notamment les risques de deforestation et de pollution qui exposent certaines zones du PNB. Pour atteindre ces objectifs, l’analyse de l’evolution de la vegetation, des types d’occupation du sol, des recompositions territoriales et des jeux des differents acteurs est mise a profit pour comprendre les dynamiques environnementales de la foret du Banco et sa peripherie. L’inventaire et la cartographie des types de risque ainsi que leurs impacts sur le PNB permettent d’identifier les zones les plus vulnerables aux pressions anthropiques et a l’urbanisation. L’etude des types de pressions humaines sur la foret du PNB est menee a travers des observations de terrain pour detecter les changements spatiaux des dernieres annees. L’etude s’appuie egalement sur une photographie aerienne de 1955 et une image satellite Spot prise en 1998. La photographie aerienne a ete acquise aupres du Centre de Cartographie et Teledetection (CCT-Abidjan) et de l’Institut Geographique National (IGN-Paris). L’image satellite a ete obtenue grâce au programme ISIS de Spot Image. Ces donnees ont permis de cartographier l’occupation du sol en 1955 et 1998 et de comparer l’evolution de la vegetation a travers une analyse diachronique. Les resultats de l’etude montrent que dans les annees 1955, le paysage du PNB et sa peripherie etait domine par la foret malgre la presence de quelques tâches urbaines. La foret couvrait une superficie de 5462 ha tandis que la foret secondaire occupait une surface de 9220 ha. Ces deux formations forestieres representaient pres de 90 % du paysage de la zone d’etude. En 1998, 3450 ha de foret et 434 ha de plantations forestieres constituent la vegetation du PNB. Borde de quatre communes, le Parc National du Banco subit les consequences de l’urbanisation galopante. Cette croissance rapide du district d’Abidjan a engendre de nombreux problemes environnementaux, notamment la multiplication des quartiers precaires qui bordent le parc au nord, a l’est et au sud, l’insuffisance des equipements et infrastructures de transport, d’assainissement et de logement. Ainsi, le PNB est-il devenu l’exutoire des dechets solides et liquides des menages abidjanais. Les eaux pluviales communales, notamment a Abobo au nord, Adjame a l’est et Yopougon au sud sont egalement evacuees dans le parc. De multiples unites industrielles, des activites informelles et de nouveaux quartiers residentiels bordent le PNB qui fait deja face depuis des decennies aux amenagements divers (creation d’autoroutes, de voies express, d’infrastructures et d’equipements necessaires a la satisfaction de la demande urbaine en eau, electricite, etc.). En outre, de nombreuses zones du PNB font l’objet de revendications foncieres, notamment le nord-est et le sud du parc. Ces zones contestees se situent dans les villages d’Anonkoua Koute et de Sagbe au nord, Agban-attie et Agban-village au sud-est, et Andokoi au sud-ouest. Pour repondre aux problemes lies a l’action des populations dans le PNB et sa peripherie, les gestionnaires ont mis en place une serie de mesures alternatives pour ameliorer sa conservation. En effet, dans le but de le proteger davantage et de le faire participer au developpement economique des populations, ses administrateurs ont mis en place une politique de gestion participative. Cette strategie permet d’associer les populations locales a sa conservation. L’association de celles-ci a cette gestion communautaire des ressources forestieres permet de les responsabiliser en les impliquant dans les missions de surveillance, de valorisation et d’amenagement. La mise en valeur du parc notamment a travers l’ecotourisme, le developpement d’activites alternatives a l’attention des braconniers et des exploitants illegaux font egalement partie des nombreuses strategies mises en place pour sauver cet ecosysteme menace. L’ecotourisme est ainsi devenu le fer de lance de la politique de gestion participative des administrateurs publics du PNB.
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