Penser l'auteur en danse au XVIIIe siècle
2017
« L’auteur au public » : c’est en ces termes que Sebastien Gallet introduit la preface au programme
de son ballet Bacchus et Ariane qu’il monte sur la scene de l’Opera en 1791. Il revendique ainsi le
titre « d’auteur » alors que, quelques decennies plus tot, l’idee meme qu’une danse pouvait avoir
un auteur etait inexistante. De fait, le XVIIIe siecle est traverse par des entreprises visant a affirmer
une auctorialite et meme une autorite specifiques a la danse. La danse etant consideree comme une
expression « mineure » (elle releve alors d’un art « mecanique »), l’instauration de noms d’auteur de
meme que la volonte de se proclamer auteur correspondent a des evidentes strategies de
legitimation. Mais les danseurs qui s’engagent dans une telle strategie soulevent aussi des questions
d’envergure : comment un travail corporel peut-il etre « signe » ? De quoi l’auteur est-il alors l’auteur
? Comment s’exerce l’autorite dans le cadre d’une œuvre aussi intangible que la danse ?
Nous proposons d’aborder ces questions a travers trois etudes de cas au fil du long XVIIIe siecle
que ce sujet nous invite a parcourir : d’abord, dans la premiere moitie du siecle, l’invention de
publications donnant a voir plusieurs figures d’auteur pour la danse, en France et en Angleterre ;
puis, dans la periode 1760-1776, le projet du ballet pantomime, a l’echelle europeenne avec sa
promotion des metiers lies a la danse ; enfin, a la fin du siecle, l’apparition d’un statut d’auteur pour
le maitre de ballet dans les pratiques et reglements de l’institution majeure en France pour le champ
de la danse, a savoir l’Opera.
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