Schibboleth, la langue comme arme de détection massive : 1937, le massacre des Haïtiens

2016 
En 1937, plus de 30 000 Haitiens et Dominicains d’ascendance haitienne furent massacres en quelques jours par l’armee et les forces de police dominicaines sous la presidence de Rafael Leonidas Trujillo Molina. Ce genocide aux couleurs de nettoyage ethnique reste encore peu connu dans l’histoire mondiale moderne. Il reste marque du sceau de la langue et de son utilisation comme un outil de detection de l’origine des locuteurs. En effet, la langue espagnole fut utilisee a travers l’emploi du mot « perejil » (persil) pour identifier les individus incapables de prononcer « correctement » ce terme. Face a l’hesitation ou a l’echec de la production nette d’un /r/ (« r » roule) suivi d’un /x/ (jota), c’etait la mort souvent a coup de machette ou de couteau. La notion de schibboleth permet de mettre au jour cet usage criminel de la langue. Nous l’examinerons apres une mise en contexte du cadre socio-historique des evenements, ce qui sera suivi par la mise en perspective des dimensions phonologiques et pragmatiques de l’emploi d’un tel terme a des fins meurtrieres.
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