Consommations d’antibiotiques anti-staphylococciques et résistance bactérienne dans les hôpitaux de la région Grand Est de 2014 à 2018 : la résistance est-elle le seul motif de la prescription ?

2020 
Introduction La surveillance des consommations antibiotiques (C-ATB) et de la resistance bacterienne est au cœur des missions des equipes mobiles en antibiotherapie dans les etablissements de sante (ES) et permet d’observer l’impact des messages diffuses aux prescripteurs, comme l’impact positif des messages d’epargne de la ceftriaxone ou des carbapenemes. L’outil ConsoRes, outil national de la surveillance Surveillance et Prevention de l’Antibioresistance en Etablissements de Sante (SPARES), permet d’analyser les C-ATB et la resistance par ES. Notre objectif est de comparer l’evolution des C-ATB a visee anti-staphylococcique resistant a la meticilline (SRM) a celle des taux de Staphylococcus aureus et epidermidis resistants a la meticilline et au linezolide (SARM, SARL, SERM) des ES de la region Grand Est (GE). Materiels et methodes Les C-ATB etaient rapportees en dose definie journaliere/1000 journees d’hospitalisations (DDJ/1000 JH). Le % de resistance correspond au nombre de souches resistantes sur le nombre total de souches isolees d’un prelevement diagnostique. Durant la periode de temps choisie (2014 a 2018), le nombre d’ES participant a Consores a progresse de 57 a 116 en GE, de 208 a 1203 en France. Resultats La consommation en vancomycine (V) a diminue depuis 2015 dans le GE (3,84 ; 5,04 ; 4,28 ; 3,96 et 3,71 DDJ/1000 JH de 2014 a 2018), ce qui correspond a la tendance nationale. Les consommations en linezolide (L) augmentent de 2014 a 2018 (0,51 vs 1,16) comme au niveau national. Alors que la consommation en daptomycine (D) continue a progresser d’apres les donnees nationales (1,1 a 2,6), cette progression semble freiner en 2018 dans le GE (0,19 ; 0,42, 0, 47 ; 0,57 ; 0,38 de 2014 a 2018). Il existe d’importantes differences de C-ATB entre ES, d’un facteur 9 pour V a 11 pour la D. En GE, le taux de SARM a diminue de 20 % en 2014 a 17,6 % en 2018, le taux de SARL de 0,2 a 0,08 %, alors que le taux de SERM reste eleve et stable (58 en 2014 a 60 % en 2018). Conclusion Les C-ATB anti-SRM sont en augmentation d’apres les donnees nationales (+64 % pour L et +136 % pour D entre 2014 et 2018), tendance comparable en region GE pour L, et semblant se stabiliser pour D. Ces augmentations ne semblent pas etre justifiees par une augmentation des resistances, et notamment par une augmentation du taux de SARM. Par ailleurs des ecarts de C-ATB importants semblent refleter des pratiques de prescriptions differentes entre ES. L’harmonisation des pratiques etant constitutive de la qualite des soins, il serait utile de rechercher les raisons de ces differences de C-ATB et de sensibiliser les prescripteurs a l’importance de reevaluer ces traitements des que la documentation bacteriologique est disponible.
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