Le goût du risque : modes d'engagement et rapports sociaux de sexe dans les pratiques sportives à risque

2005 
Les pratiques sportives a risque cultivent les paradoxes. D’abord parce qu’elles semblent etre en totale contradiction avec la preoccupation securitaire des societes occidentales contemporaines. Ensuite parce qu’elles donnent a voir un desequilibre entre ce qu’il y a a perdre et ce qu’il y a a gagner. Car dans ces sports, la vie est engagee. La « raison » peine donc a rendre intelligibles ces pratiques. L’engagement dans les sports a risque plus etonnant encore lorsqu’il est celui d’une femme. Beaucoup moins que les hommes, elles investissent ces terrains qui s’apparentent a de veritables « fiefs de la virilite » (Elias et Dunning, 1994). Et meme lorsqu’hommes et femmes choisissent des disciplines communes, leurs trajectoires ne se confondent pas. Les modes de production de l’engagement des femmes dans les sports a risque ressemblent peu a ceux que connaissent les hommes. Pas plus d’ailleurs leurs modes de pratiques ne se superposent. En particulier, les prises de risque differencient nettement les facons de faire. Et non seulement le risque produit de la separation mais il fonctionne egalement comme un principe classant qui hierarchise. En ce sens, il faconne largement la production des rapports sociaux de sexe. Attache a la virilite, le risque participe egalement a la production des hommes et du masculin ainsi qu’il contribue a asseoir et a legitimer ce qui se donne a voir comme la domination d’un sexe sur l’autre, la domination masculine. Mais cette domination n’est ni totale, ni naturelle, ni immuable. C’est une construction sociale, produite par la rencontre de deux groupes antagonistes. Des lors les resistances existent et participent a la definition du genre.
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