En élevage biologique des synergies entre les pratiques d‘élevage et l’état de santé des animaux : approfondissement en poulets de chair

En agriculture biologique, les possibilites de traitements allopathiques chimiques etant limitees, les eleveurs doivent faire preuve d’une grande technicite et integrer de nombreux elements dans la conduite de leurs activites. Un bon etat sanitaire passe avant tout par une approche globale de la gestion de la sante des animaux, basee sur la mise en place de pratiques preventives. Le projet casdar « Synergies pour la sante des elevages biologiques » (Experton, 2013) fournit des references et des recommandations pour la consolidation et la mise en pratique d’une approche globale de la sante a destination des eleveurs, des conseillers et des veterinaires. Les resultats d’une enquete epidemiologique sur 85 lots de poulets de chair en AB, permettent de dresser un etat des lieux de l’etat de sante et de bien-etre en volailles de chair. Les resultats montrent un bon etat general de la sante et du bien-etre des poulets biologiques avec un tres faible recours aux traitements antibiotiques (dans 5 lots), des taux de mortalite faibles (2,8% en moyenne a 77 jours d’âge) et peu de problemes sanitaires (32 lots, essentiellement digestifs). Malgre une pression parasitaire, susceptible d'etre plus forte en elevage plein air (parcours...), les lesions parasitaires sont faibles et aucun lien entre presence parasitaire et problemes digestifs n’a pu etre mis en evidence. Pour autant, des marges de progres sont encore possibles, pour reduire la mortalite, notamment une meilleure gestion de la qualite de l’eau de boisson, des mesures d’hygiene avec la desinfection des bâtiments et de la biosecurite avec un changement de chaussures ; l’amenagement de la zone de sortie de trappes ; la mise en place d’un vide sanitaire periodique complet sur l’elevage; et le developpement de l’acces au conseil technique pour les eleveurs independants. Une sortie plus precoce des poulets n’engendre pas de problemes de sante (malgre une exposition plus longue aux parasites) et permet de mieux valoriser l’ensemble du parcours en favorisant le comportement exploratoire. Enfin cette etude montre aussi une forte utilisation de produits naturels (aromatherapie, phytotherapie) et un faible recours aux antibiotiques. Des besoins de mieux connaitre leurs modalites d’action et d’utilisation ont ete exprimes.