L'accueil d'urgence en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent : évolution sur 20 ans dans un site hospitalo-universitaire

2007 
Resume Les demandes de consultations en urgence en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent presentent certaines specificites tant dans les situations rencontrees, que dans leur prise en charge, du fait d'une etroite relation entre le jeune et son environnement. Elles ne correspondent pas aux seules urgences psychiatriques, au sens strict du terme, mais egalement aux urgences psychologiques avec leur dimension sociale eventuelle. Elles demandent une reponse adaptee qui peut etre determinante pour l'avenir du sujet. Notre travail a consiste en une analyse descriptive et comparative de deux populations d'enfants et d'adolescents ayant consulte a l'unite d'accueil des urgences du service de pedopsychiatrie de La Salpetriere. Il s'agit d'une etude retrospective sur dossier (196 en 1992 et 314 en 2002) ayant pour but d'etudier l'evolution des caracteristiques de cette population sur dix ans et partiellement sur 20 ans grâce aux resultats d'une precedente etude de 1981. Une augmentation croissante de notre activite est constatee. La population rajeunit de plus d'un an (la moyenne d'âge est de 13,6 ans en 1992 et de 12,3 ans en 2002). Le sex-ratio ne se modifie pas, avec une proportion un peu plus importante de garcons mais un accroissement du nombre de filles lorsque l'âge augmente. Les demandes de consultation emanent majoritairement de la famille (58 % des cas en 2002) avec une diminution relative, mais une stabilite en nombre absolu, de la part des autres demandes en particulier celles emanant d'un professionnel de sante. Les premiers motifs de consultation sont les conduites agies, avec pres de la moitie des consultations tant en 1992 qu'en 2002. Des differences d'expression comportementale selon le sexe connues a l'adolescence, deja constatees en 1981, sont observees en 1992. Elles apparaissent moins marquees en 2002. Les patients beneficient bien plus frequemment d'un suivi au moment de la consultation (33,8 % des cas en 1992 et 55,4 % des cas en 2002). Le premier diagnostic retenu est le trouble depressif (24,2 % en 1992 et 35,8 % en 2002). Les decisions quant a l'orientation privilegient l'organisation d'un suivi ambulatoire (43 % des cas en 1992 et 59,8 % des cas en 2002), en particulier sur l'intersecteur, avec une diminution du taux d'hospitalisation (34,2 % en 1992 et 19,8 % en 2002) mais une stabilite du nombre absolu de ces hospitalisations. Ces resultats permettent de cerner les tendances evolutives de la population consultant en urgence. Une reflexion s'avere necessaire, afin de pouvoir repondre a ces demandes croissantes, en particulier concernant le developpement de dispositifs specifiques tant hospitaliers qu'ambulatoires capables de prendre en charge une population consultante de plus en plus jeune.
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