Les arbustes fourragers à Mayotte : valeurs alimentaires et place dans les systèmes d'alimentation des élevages bovins

2012 
90% des eleveurs mahorais possedent moins de 10 tetes et s'inscrivent dans une logique d'autoconsommation. Les modes de productions restent tres traditionnels : des animaux de type zebu en divagation ou attaches au piquet dont l'alimentation se base majoritairement sur des fourrages preleves dans la nature (graminees ou arbustes). Cependant une minorite d'eleveurs s'est engagee depuis quelques annees dans la voie de l'intensification (amelioration genetique, abandon de la traite manuelle et animaux en stabulation libre). Dans ces exploitations, la canne fourragere (Banagrass) est cultivee et coupee plusieurs fois par an. Les surfaces demeurant faibles, les eleveurs ont tout de meme recours, notamment pendant la saison seche, aux especes fourrageres arbustives pour subvenir aux besoins de leurs animaux: Albizia Lebbeck, Gliricidia Sepium, Litsea Glutinosa et Spathodea Campanulata. L'alimentation etant un pilier de la reussite d'un elevage, le rationnement des animaux preoccupent depuis toujours les structures d'encadrement. Face au manque de donnes sur les fourrages mahorais (LECOMTE, 2003) un suivi dynamique de ration a ete mis en place par le CIRAD en collaboration avec les partenaires techniques (ADEM-GESAM, CAPAM) en 2010. 12 elevages ont ete suivis, fourrages et concentres ont ete peses et echantillonnes puis analyses en Spectrometrie Proche InfraRouge (SPIR). Cette analyse repose sur le principe d'absorption des rayonnements lumineux par les molecules organiques. Les arbustes etant absents de la base spectrale du CIRAD, une analyse chimique fut necessaire pour etablir des equations de calibration entre les spectres et les parametres de compositions des fourrages. Les quatre especes arbustives presentent des caracteristiques nutritionnelles superieures a celles de la canne fourragere, notamment au niveau des concentrations proteiques qui atteignent des seuils superieures aux concentres de production. Ce potentiel demande a etre confirme par un dosage des tannins, composes phenoliques qui peuvent deprecier le potentiel azote des fourrages. De plus, ces arbustes sont egalement generateurs de non consommables (tiges) et couteux en termes de main d'oeuvre. Leur disponibilite est quasi illimitee autour du lieu d'exploitation durant la saison humide permettant aux eleveurs sans SAU de pouvoir couvrir les besoins de leurs animaux. Au fur et a mesure que la saison seche avance, les eleveurs doivent couvrir un perimetre plus large pour ramener une meme quantite de fourrage. Pour compenser, les rations sont complementees par du tronc de bananier de faible valeur nutritionnelle mais constituant un reel apport d'eau aux animaux. En raison de la faible SAU des exploitations et de la quasi inexistence du report fourrager, les especes arbustives constituent a l'heure actuelle un element de perennisation de l'elevage a Mayotte. (Resume d'auteur)
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