Dépistage par TROD VIH des personnes consultant en CPEF et de leurs accompagnants

2021 
Introduction Le recours insuffisant au depistage est un determinant majeur de l’epidemie cachee de VIH : 25% de seroignorants en France. Le depistage du VIH et des IST, au cœur des missions des CPEF, n’est pas systematique malgre leur frequentation par des populations a risque. Nous avons decide de proposer un TROD VIH a toute personne franchissant les portes d’un planning, dans le but de saisir chaque opportunite de depistage et de renforcer les liens entre CEGIDD et CPEF. Materiels et methodes Des TROD sont deployes sur 6 mois dans 3 CPEF hospitaliers en articulation avec les CeGIDD partenaires de 3 departements d’Ile de France. Une sage-femme coordinatrice, s’occupant du coaching des equipes et en charge de la promotion de cette offre de depistage, a pilote ce projet. Un recueil de donnees anonyme et prospectif est realise a l’aide d’un questionnaire, avec notamment le recueil des obstacles a la prevention et au depistage que nous avons rencontres. Resultats Sur 6 mois, 239 TROD sont proposes (133 patientes (55,6%) et 106 accompagnants (44,4%)). Vingt-deux (9,2%) personnes ont refuse le TROD mais ont beneficie d’une seance de prevention. Dix-sept ont tout refuse. Tous les TRODs sont revenus negatifs. La population touchee est jeune (28 (11,7%) mineurs et 110 (46%) entre 18 et 25 ans) et pour un tiers (77/239), masculine. Notre population est caracterisee par un nombre important de personnes nees a l’etranger (183 (77%)), notamment en Afrique de l’Ouest (51 (21,3%)) et du Nord (49 (20,5%)). Un quart 58 (24%) est en situation de precarite. Des obstacles au depistage sont identifies: risque de contamination mal estime (32,8% (77) estimaient avoir eu des conduites a risque avant l’entretien de prevention versus 63% (150) apres l’entretien). Presque la moitie (105 (44%)) n’ont jamais fait de test VIH et n’en auraient pas fait spontanement. Un niveau d’information insuffisant est mis en evidence: les 2/3 ne font pas la difference entre VIH et Sida, 157 (65,7%) ignorent qu’une personne vivant avec le VIH sous traitement efficace n’est pas contagieuse, aucun ne connait la Prep ni le TPE. L’offre de depistage est aussi meconnue: 69 (29,1%) ne savent pas ou se faire depister et seulement 50 (21,1%) citent le CeGIDD. La plupart sont satisfaits de l’offre mais regrettent l’absence de depistage complet des IST. L’orientation secondaire vers le CeGIDD ne se fait pas naturellement, beaucoup renoncent, notamment du fait de l’eloignement des structures. Cependant, des accompagnants se sont presentes spontanement au CeGIDD suite au TROD pour un bilan elargi aux IST bacteriennes. Conclusion Nous devons accentuer nos actions de depistage au sein de cette population cible identifiee en CPEF et travailler sur la notion de risque. L’opportunite d’une consultation en CPEF devrait etre systematiquement saisie en temps reel. Une offre de depistage elargie aux autres IST est souhaitable en CPEF, en integrant notamment le depistage systematique des chlamydiae/gonocoque. Les liens entre le CeGIDD et le CPEF sont l’occasion d’harmoniser les pratiques et de developper une culture commune de la sante sexuelle.
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