Le transfert intra-maghrébin d’une politique patrimoniale en contexte colonial : le baron d’Erlanger, Sidi Bou Saïd et la préservation de l’architecture dite « arabe » en Tunisie (1910-1932)

2013 
Ce texte (qui est le draft d'un article publie) s’interesse a la patrimonialisation de l’architecture dite arabe en Tunisie, plus precisement celle du village de Sidi Bou Said, mene, au cours du premier XXe siecle, par un esthete anglais d’origine allemande : le baron Rodolphe d’Erlanger. Le choix d’aborder une politique patrimoniale en situation coloniale en etudiant la patrimonialisation d’un si petit village est loin d’etre anecdotique. Il s’avere en effet que la patrimonialisation de Sidi Bou Said, ce lieu saint situe dans la banlieue nord de Tunis qui fut choisi des le XVIIIe siecle par la bourgeoisie locale comme lieu de villegiature, marque une etape importante de l’histoire du patrimoine tunisien, et cela a plus d’un titre. D’abord, parce qu’elle a ete initiee comme une experience pilote, pensee comme les premices d’une politique a plus grande echelle, et que la promulgation du decret de protection de Sidi Bou Said inaugure un nouveau cycle de conservation, en integrant les espaces urbains anciens au patrimoine tunisien. Ensuite, parce que cette patrimonialisation revele un jeu d’acteurs complexe ; elle est le fruit d’une initiative privee, relayee par un vaste reseau d’influence, en Tunisie et en France, avant d’etre institutionnalisee. Enfin, parce qu’elle permet de mettre au jour des connexions fortes entre les pays du Maghreb (en l’occurrence, ici, entre la Tunisie et le Maroc), des circulations, ou ce que nous preferons appeler une pollinisation des idees.
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