Bœufs, moutons et chèvres à Kerma (Soudan) entre 2600 et 1500 av. J.-C. dans l’économie et les rites funéraires : contraintes environnementales et démographiques

2014 
Kerma, capitale d’un vaste et puissant royaume au nord du Soudan qui s’est developpe entre 2600 et 1500 ans av. J.-C., temoigne d’une culture avancee, melant influences africaines et egyptiennes. Les fouilles ont livre d’abondants ossements animaux. Dans la ville, les vestiges mis au jour permettent de se faire une bonne idee de l’alimentation carnee des habitants. La necropole livre les restes d’animaux domestiques lies aux rites funeraires. L’alimentation carnee a Kerma est basee essentiellement sur le bœuf et les caprines domestiques. L’etude diachronique montre que le bœuf perd progressivement de l’importance au profit des moutons et des chevres entre le Kerma ancien (2600-2050 av. J.-C.) et le Kerma classique (1750-1500 av. J.-C.). Dans la necropole, des caprines sont deposes entiers dans la tombe alors que le bœuf est symbolise par des bucranes disposes en croissant au sud du tumulus ; leur nombre peut depasser 5 000. A la fin du Kerma moyen, vers 1800 av. J.-C., les bucranes deviennent rares et les grandes tombes du Kerma classique n’en livrent que quelques dizaines. Parallelement les « morts d’accompagnement » sont plus nombreux, plusieurs centaines dans des grands tumuli. Il semble probable que l’aridification progressive de la zone des 2200 av. J.-C., liee a un accroissement considerable des populations humaines, puissent expliquer la rarefaction du bœuf alors que moutons et chevres deviennent les elements dominants du cheptel, comme encore aujourd’hui.
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