Transmission in utero du VIH-1. Etudes des mécanismes de contrôle au sein du placenta

Malgre un contact etroit entre les cellules infectees du sang maternel et le placenta au cours de la grossesse, il semble, de facon paradoxale, que la transmission in utero precoce du VIH-1 soit un evenement rare. Au cours d'une etude realisee avant que les traitements preventifs aux anti-retroviraux ne soient disponibles, nous avons montre que des sequences virales sont toujours detectees dans les villosites chorioniques et les cellules trophoblastiques enrichies issues de placenta a terme provenant de femmes infectees et ce, quelque soit le statut virologique des enfants. Seul un nombre limite de quasiespeces virales maternelles est detecte au niveau des cellules placentaires, ce qui indique l'existence de pressions de selection au sein du placenta. A partir de cellules trophoblastiques primaires issues de placentas precoces ou a terme, nous avons montre qu'il y a une expression differentielle des corecepteurs du VIH-1 a la surface de ces cellules en fonction de leur degre de maturation. In vitro, l'infection des cellules trophoblastiques avec des virus libres (isolats primaires) n'aboutit pas a une production virale bien que celles-ci soient tout a fait capables de repliquer le virus apres transfection. Il y a tres probablement une restriction a l'entree qui pourrait s'expliquer en partie par la faible expression de CD4 sur ces cellules. Un second niveau de restriction post-entree n'est pas exclu etant donne que des sequences virales sont detectees apres infection. L'ensemble de ces resultats indiquent qu'in vivo, des mecanismes multiples sont impliques dans le passage restreint des variants viraux maternels a travers la barriere placentaire et l'impact des facteurs de l'environnement placentaire est discute en tant qu'elements regulateurs potentiels de la transmission in utero du VIH-1.