Modèle animal de la mémoire déclarative (relationnelle) humaine et de ses dysfonctionnements

Ce travail avait pour objectif de determiner, a la fois sur le plan psychologique, et sur le plan neurobiologique, les caracteristiques de la memoire des rongeurs qui peuvent etres alignees sur la memoire declarative humaine qui, par ailleurs, est selectivement perturbee chez les sujets amnesiques et au cours du vieillissement. La capacite a comparer et a opposer des items en memoire et a permettre l'utilisation inferentielle des souvenirs dans des situations nouvelles (caracteristiques psychologiques) 14 ont ete analysees en relation avec le fonctionnement de l'hippocampe (neurobiologie). Des souris adultes et âgees ont ainsi ete soumises a des epreuves comportementales en deux etapes permettant l'evaluation des capacites psychologiques mentionnees ci-dessus. Les resultats obtenus 18 suggerent que les deficits severes observes chez les souris âgees resultent d'un deficit selectif de leur aptitude a comparer et a opposer des items en memoire (memoire declarative/relationnelle basee sur des associations complexes) sans atteinte de leur memoire procedurale (reposant sur des associations simples de type S-R). Des lesions de l'hippocampe sur l'animal adulte produisaient, par rapport a des sujets temoins, la meme dissociation entre la memoire relationnelle (perturbee) et la memoire procedurale (epargnee). Des etudes pharmacologiques montraient que, selon la drogue utilisee, le deficit de memoire relationnelle des animaux âges pouvait etre selectivement supprime (i.e. sans modification de la memoire procedurale) et que l'efficacite de certains traitements etait associee au retablissement d'un fonctionnement normal (i.e. adulte) de mecanismes sous-tendant la plasticite hippocampique. En accord avec des donnees anterieures, ces resultats suggerent que le stockage et l'utilisation de representations relationnelles dependrait de facon critique de la plasticite des synapses de l'hippocampc 20-22 qui, via leurs connexions avec les aires corticales, sous-tendraient le stockage d'associations entre les evenements perceptifs, comportementaux et cognitifs 13 .