Quels paramètres stabilométriques pour objectiver un surcontrôle volontaire des oscillations posturales

Introduction Face a une instabilite posturale inexpliquee medicalement, un surcontrole volontaire est souvent suspecte (sujets « simulateurs »), mais difficile a objectiver. L’objectif principal etait de determiner quels parametres stabilometriques permettaient de discriminer un surcontrole volontaire d’une instabilite d’origine neurologique. Materiel et methodes Les donnees stabilometriques de 41 sujets temoins, dont 21 simulant volontairement une instabilite posturale, ont ete comparees aux donnees de 173 patients presentant une instabilite posturale d’origine neurologique (hemiplegie vasculaire, maladie de Parkinson, syndrome cerebelleux), ainsi qu’aux donnees de 3 patients suspectes de simuler une instabilite, en condition statique les yeux ouverts et fermes. Les parametres stabilometriques etudies ont ete la vitesse de deplacement du centre de pression (Vitesse-CoP), la surface de l’ellipse de confiance a 90 % du statokinesigramme (Surface-SKG) et le nombre de pics superieurs a 0,2 (NP2) sur la courbe d’intercorrelation entre les deplacements du CoP selon les axes anteroposterieur et mediolateral. Resultats Les yeux ouverts, des valeurs tres elevees de la Vitesse-CoP (72,3 ± 36,3 mm/s), de NP2 (4,9 ± 2,4) et de la Surface-SKG (13 015 ± 10 667 mm 2 ) ont ete relevees chez les sujets temoins simulant une instabilite, comparables a celles des 3 patients suspectes de simulation et plus elevees que celles des patients neurologiques (NP2 moyen entre 1,2 et 2,3 selon les pathologies). Discussion–conclusion Plusieurs parametres stabilometriques semblent interessants pour objectiver une instabilite posturale simulee, tout en permettant de rester discriminant par rapport a des sujets presentant une instabilite d’origine neurologique.