Premier cas d’aortite apparue le lendemain d’une première injection de GCSF

2021 
Introduction Avec moins de trente cas decrits dans la litterature depuis leur premiere description en 2004, les aortites secondaires aux G-CSF sont mal connues des praticiens. Elles apparaissent en general 1 semaine apres l’administration de G-CSF. La prise en charge habituelle – bien que non prouvee – consiste en une corticotherapie systemique et la contre-indication definitive des G-CSF. Nous rapportons un cas d’aortite secondaire au GCSF apparue le lendemain de la premiere injection de G-CSF. Observation Une femme de 56 ans atteinte d’un cancer du sein etait hospitalisee pour hyperthermie depuis 10 jours. Le cancer du sein localise, sans surexpression de HER2, avait ete diagnostique 5 mois plus tot. Il etait non metastatique et HER2 negatif. Elle avait beneficie d’une mastectomie et d’un curage axillaire homolateral puis de 3 cures de chimiotherapie adjuvante par EPIRUBICINE CYCLOPHOSPHAMIDE. Elle n’avait pas recu de prophylaxie primaire de la neutropenie febrile par C-SCF pour cette ligne. La tolerance avait ete excellente. En janvier 2020, elle avait recu une cure de DOCETAXEL associe a une premedication par corticotherapie systemique (la veille, le jour de la chimiotherapie et le lendemain) et une injection sous-cutanee prophylactique de PEGFILGRASTIM (un G-CSF a longue duree d’action) le lendemain de la chimiotherapie. La fievre etait apparue le lendemain (J3 du DOCETAXEL, J2 du PEGFILGRASTIM). En l’absence de signe de gravite clinique, une antibiotherapie probabiliste par AMOXICILLINE-ACIDE CLAVULANIQUE etait initiee en ambulatoire. Devant une persistance de l’hyperthermie, la patiente consultait dans notre centre (J11 du DOCETAXEL/J10 du PEGFILGRASTIM). L’examen clinique retrouvait une hyperthermie isolee a 39 °C sans signe de gravite ni de point d’appel infectieux. Le bilan biologique trouvait un syndrome inflammatoire biologique (27 350/mm3 leucocytes dont 23 676 neutrophiles/mm3 et une CRP a 64 mg/L). Les bilans renal et hepatique etaient normaux. Le bilan microbiologique etait negatif (hemocultures couplees sur chambre implantable et sang veineux peripherique, ECBU, PCR grippe et VRS). Le scanner thoraco-abdomino-pelvien avec injection concluait a un epaississement de la paroi de la crosse aortique et de l’origine de l’artere sous-claviere gauche. Le bilan d’aortite etait negatif (serologie syphilis, anticorps anti-nucleaires, ANCA, facteur rhumatoide, echographie doppler des arteres temporales). Une aortite secondaire a l’injection de G-CSF etait suspectee et une corticotherapie systemique a haute dose etait initiee (1 mg/kg par jour (50 mg) pendant 2 semaines avec decroissance de 10 mg par semaine pendant 2 semaines puis arret). L’evolution etait rapidement favorable avec une apyrexie en 24 heures et une regression du syndrome inflammatoire biologique. Le scanner de controle a un mois confirmait l’evolution favorable avec une disparition complete des lesions d’aortite. Apres un an d’evolution, la patiente n’a pas presente de recidive de l’aortite. Discussion Les effets indesirables les plus frequents des G-CSF sont la douleur au point d’injection, les arthro-myalgies et des perturbations du bilan hepatique. Une etude japonaise de 2019 avait montre une association entre prescription de G-CSF et survenue d’aortite (odds-ratio 45,87 [rang inter-quartile 19,16–109,8], p  [1] . Aucun facteur de risque n’est determine a ce jour. L’evolution est generalement bonne meme si un cas de rupture d’anevrysme a ete decrit. Une corticotherapie systemique a haute dose est generalement prescrite. Notre cas est la premiere aortite qui apparait des le lendemain de l’injection d’une premiere injection de G-SCF. LA mediane de survenue est de 7 jours dans une revue recente [2] . Les mecanismes potentiels de l’aortite induite par le G-CSF sont la dysregulation de la fonction des neutrophiles, la liberation secondaire de cytokines et les dommages causes par les metabolites toxiques liberes par les neutrophiles. Conclusion Les aortites post-injections de G-CSF sont des effets indesirables rares. Elles doivent etre recherchees en cas de fievre et/ou de syndrome inflammatoire inexplique dans la semaine apres l’injection de G-CSF.
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