L’inachèvement dans les romans d’émigration féminins

2019 
Dans la Poetique de la relation,Edouard Glissant s’interroge sur les notions de l’errance et de l’exil en les posant dans un rapport dynamique, non oppose, avec les notions de societe et de sedentarite. Au fil de sa reflexion, il rappelle que les fresques epiques fondatrices de communaute, l’Ancien Testament, l’Iliade, l’Odyssee, les Chansons de Geste, sont des recits d’exil et d’errance. Ce paradoxe temoigne a ses yeux d’une relativisation du lien entre enracinement dans un territoire et appartenance a un groupe. Pour le philosophe, la litterature est consubstantiellement liee aux interrogations identitaires de l’individu, et loin d’offrir des reponses, elle se penche sur les contradictions. La litterature, ecrit-il, « dit la communaute, mais a travers la relation de son apparent echec ou en tout cas de son depassement, l’errance, consideree comme tentation (desir de contrevenir a la racine) et le plus souvent eprouvee par les faits »1.La relation que Glissant etablit entre deux concepts d’apparence opposee enrichit le regard que l’on porte sur les recits d’emigration car il nous invite a s’attarder sur les interstices de textes litteraires qui dans le contexte de l’exil ne parlent pas seulement de manque mais egalement d’enrichissement. La litterature enregistre de differentes manieres, stylistique, thematique, structurelle, ces forces souterraines conflictuelles qui traversent l’ecriture. Quand des femmes ecrivains ecrivent des romans d’emigration qui temoignent d’un vecu
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