Île-de-France, Seine-et-Marne, ville-nouvelle de Marne-la-Vallée, communes de Jossigny et Serris, Le Parc de la Motte-Les Collinières, échangeur et sud de la pénétrante ouest de l’A4. Diagnostic et fouilles archéologiques, avril à septembre 2000

2005 
En prevision de la construction d’une penetrante et d’un echangeur autoroutiers sur les communes de Jossigny et Serris a Marne-la-Vallee, une surface de 30 ha a ete mise a disposition par la DDE de Seine-et-Marne en vue de la realisation d’une evaluation archeologique. Les operations de diagnostic se sont deroulees entre decembre 1999 et avril-mai 2000. Au vu des vestiges degages, le Service Regional de l'Archeologie a fait proceder a des fouilles complementaires entre mai et septembre 2000 La serie lithique du Paleolithique moyen de Jossigny, bien que numeriquement faible, temoigne toutefois d’une occupation du sommet du plateau Briard par l’Homme de Neandertal, durant une phase recente du Paleolithique moyen. Cette occupation est mal connue du fait de l’absence de site stratifie sur le plateau, a l’exception du site tres proche des « pieces de la guette », fouille par G. Suchet en 1980. Les memes patines ainsi que des productions lithiques Levallois similaires a celles de Jossigny y sont decrites. Distant de moins d’un kilometre dans un contexte stratigraphique sensiblement proche, G. Suchet souligne « qu’il n’est pas exclu que les elements lithiques aient ete entraines par ruissellement le long du flanc de la pente, ce qui nous laisserait supposer que l’habitat se trouvait plus pres du sommet de la butte. » (G. Suchet, 1980). Le bruit de fond neolithique dont temoigne la fouille de Jossigny est loin d’etre un cas isole sur l’ensemble de Marne-la-Vallee. Sur des fouilles a Montevrain, de gros amas de debitage et de faconnage, associes dans certains cas a de l’habitat, temoignent de l’occupation du plateau Briard par differentes communautes neolithiques. Les seuls elements lithiques de Jossigny ne permettent pas de percevoir une attribution culturelle precise. Neanmoins, la presence recurrente de haches polies de dimensions plutot reduites suppose une appartenance au Neolithique, excluant les periodes les plus anciennes (VSG). Sur les 30 ha sondes (Echangeur et Penetrante ouest de l’A4), les indices d’une occupation gauloise precedant la Conquete se concentrent sur le versant nord-est de la butte des “ Collinieres ”. Une partie d’enclos de La Tene finale pourrait indiquer la presence d’un etablissement rural (fosses combles pendant les deux derniers tiers du Ier s. av. J. C.). Sous reserve du caractere partiel des surfaces decapees et des elements de datation, aucun systeme de fosses contemporain ne parait se developper vers le nord. Seuls quelques fosses, en bas du versant est, pourraient eventuellement etre lies a la meme occupation. Pendant la deuxieme moitie du Ier s. av. J. C., l’enclos latenien est remplace par un enclos plus vaste s’inserant dans un ensemble de fosses quadrillant toute la zone evaluee. La majeure partie des vestiges observes datables se situe pendant la periode du Haut-Empire, couvrant les trois siecles separant la Conquete des Gaules de la periode de crise, dite d’anarchie militaire, a partir du deuxieme tiers du IIIe s. ap. J. C. L’aspect le plus marquant de cette periode est la mise en place de systemes fossoyes en partie orthogonaux, dans lequel s’inserent des noyaux d’activites ou d’habitat. Les secteurs d’habitat ou d’activites se demarquent principalement par la presence de concentrations de mobilier ceramique domestique et de materiaux de construction, de bâtiments sur poteaux plantes, de puits a eau et d’enclos a une ou plusieurs entrees. La continuation de ces zones hors emprise de fouilles ne permet pas d’evaluer l’importance de ces occupations. Les parcelles comprises entre ces secteurs ne comportent que peu de vestiges archeologiques datables : “ passages a gue ” empierres sur les fosses, excavations en puits (puits avortes ?), palissades ou clotures et fosses indeterminees. D’apres les elements ceramiques les plus anciens, la mise en place de l'ensemble fossoye semble se derouler entre la fin du Ier s. av. J. C. et la premiere moitie du Ier s. ap. J. C. Douze NMI bords, en Modelee a chamotte et Noire a Pâte Rouge, attribuables a l'intervalle 30 av. - 50 ap. J.-C., ont ete collectes dans une demi-douzaine de fosses gallo-romains, dans les secteurs 1, 8, 9 et 11. Par exemple, la phase la plus ancienne du fosse 1003, suivi sur plus de 300 m de longueur et atteignant 8 m d’ouverture pour 3 m de profondeur, a livre un grand dolium modele, gallo-romain precoce, ainsi qu’une datation 14C de 100 av. J. C. - 70 ap. J. C. a 95,4 % de probabilite (GrN - 26085). Pendant les deux premiers siecles de notre ere, le reseau fossoye et l’occupation de la butte des “ Collinieres ” se developpent, et de nouvelles zones d’habitat ou d’activites apparaissent. Au cours du IIIe s. ap. J. C., les secteurs d’habitat et/ou d’activites sont apparemment desertes. Les fosses sont ponctuellement remblayes ou ne sont plus entretenus. Comme sur la plupart des sites de Marne-la-Vallee, il faut attendre le haut Moyen Âge avant de voir resurgir des traces archeologiques datables d’une occupation permanente. Au nord, une occupation du haut Moyen Âge est attestee par la presence de ceramique et par une datation radiocarbone, realisee sur le remplissage d’un segment de fosse reprenant le trace d’un fosse gallo-romain. Selon Olivier Bauchet : « “ La Motte Courvoyer ” et “ Couternois ” etaient au Moyen Âge deux fiefs separes, l’un situe dans la paroisse de Jossigny et l’autre de Serris ; mais ils relevaient sans doute tous deux de la vicomte de Crecy [la-Chapelle]. La proximite des deux logis seigneuriaux et la presence d’une autre maison (“ Le Petit Couternois ”) nous incite a penser qu’il existait un noyau d’occupation plus ancien (carolingien voire merovingien ?), a l’exemple du fief des “ Ruelles ”. ». Au sein de l’emprise, plusieurs faits en creux et une mare ont livre des elements ceramiques datables des XVIe - XIXe s. Le plan terrier moderne conserve aux Archives Nationales montre que la plupart de ces limites remontent au moins au XVIIe s. La comparaison entre le cadastre napoleonien (premiere moitie XIXe s.) et les fosses du Haut-Empire fait ressortir des permanences de limites et d’orientation, qui suggerent le maintien au moins partiel des limites pendant le Bas-Empire et le Moyen Âge. La principale modification est materialisee par le creusement du fosse du “ Parc de la Motte ”. Selon Olivier Bauchet, « la premiere mention de la motte ne date que du milieu du XVe siecle, mais son origine est, bien entendu, anterieure. La mise en place de ce type d’ouvrage est generalement situee entre les XIe et XIIe siecles. ». Aucun element ne permet cependant de faire remonter la mise en place de l’enclos avant le XVIIe s. La basse-cour, dite fief du “ Petit Couternois ”, et la ferme du “ Couternois ” se trouvent au nord et nord-ouest de la Motte, a l’oppose du fosse du “ Parc de la Motte ”, qui pourrait etre plus tardif. Aucun element du Moyen Âge classique ou tardif n’a ete identifie au sein de l’emprise. Le plan terrier, dresse entre 1661 et 1682, montre un terroir parcellise largement ouvert de terres cultivables, pres, jardins et vergers clairsemes de zones boisees. Jusqu’aux remembrements agricoles des annees 1950-60 et la construction de l’Autoroute de l’Est a la fin des annees 60, puis du TGV dans les annees 1990, le parcellaire ne connait pas de modification majeure.
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