Détresse péritraumatique après un accident grave de la circulation: Valeur prédictive pour un PTSD à deux mois

Nous avons etudie de facon prospective differentes approches de la detresse peritraumatique chez 123 sujets âges de plus de 18 ans, victimes d'un accident de la circulation et necessitant un sejour d'au moins 72 heures dans un service de traumatologie, en nous attachant a evaluer la relation entre les reactions emotionnelles immediates et post-immediates et la survenue d'un syndrome de repetition traumatique a deux mois. La survenue d'un PTSD etait correlee avec bon nombre d'elements : certains items du critere A2 du DSM-IV, l'existence de troubles mnesiques par rapport a l'accident, l'existence d'un etat de stress aigu initial. Nous pensons que l'etat de stress aigu est plus a rapprocher de la notion de "detresse peritraumatique", dans un sens non specifique par rapport au syndrome de repetition traumatique. Ainsi, l'etat de stress aigu nous apparait d'une nature en partie differente de la notion de PTSD. Il se presente comme un trouble anxieux dimensionnel, tandis que le PTSD serait une notion plus qualitative, categorielle, a concevoir dans le champ des nevroses. La notion francophone d'effroi s'est trouvee egalement tres fortement correlee a la survenue du PTSD ; surtout, elle est apparue extremement specifique (sur 48 sujets, 47 presentaient un syndrome de repetition traumatique a deux mois). De plus, son apparent manque de sensibilite devait etre fortement relativise par le fait que 22 des 25 victimes developpant un PTSD sans reaction initiale d'effroi, presentaient d'importants troubles mnesiques par rapport aux circonstances de l'accident.