Fenêtre sur un îlot à vocation domestique et artisanale (fin de l'Indépendance gauloise - début IIIe s. ap. J.-C.) : Centre-Val de Loire, Indre-et-Loire, Amboise, 30 rue du Petit Bonheur. Document final de synthèse

2018 
La fouille du 30, rue du Petit Bonheur prend place sur le rebord sud du promontoire naturel occupe par l’oppidum des Châtelliers a Amboise (Indre-et-Loire). Ce secteur de l’agglomeration gauloise et antique, qui domine la vallee de l’Amasse, est connu pour avoir livre precedemment des temoins d’activites artisanales, en particulier de metallurgie du fer et de boucherie. L’intervention concerne un secteur non stratifie, mais difficilement lisible en raison de l’alteration du substrat. Dans une emprise de 616 m2 decapes, 110 structures en creux ont ete identifiees. Les recoupements sont rares, mais la densite est importante. Leur fouille a livre un mobilier abondant. L’occupation la plus ancienne est identifiee par la restitution d’un bâtiment sur poteaux plantes de 40 m2 (6,9 m par 5,7 m), conserve dans le tiers nord de l’emprise. Son plan trouve des paralleles avec ceux de deux habitats fouilles sur un etablissement rural et dates 80 a 40 av. J.-C. Un fosse palissade, ainsi que d’autres trous de poteau sans organisation se rattachent a cette periode, pour laquelle aucun depotoir n’est identifie. A proximite, l’utilisation et l’abandon d’un puits, comble a l’aide de rejets domestiques, sont dates des annees 60/50 a 40/30 av. J.-C. Il semble que le bâtiment soit lui anterieur. A partir des annees 40/30 av. J.-C., une serie de fosses axes sur les points cardinaux delimite une parcelle de 530 m2 (26,5 m par 20 m), dont l’essentiel se situe dans la fouille. A l’interieur, se developpe une activite de post-reduction du fer : compactage de masses brutes et de mise en forme par martelage. L’identification de puits et de citernes laisse supposer un besoin important en eau. La fonction primaire d’une serie de fosses n’est pas identifiee, mais la collecte de pesons, de galets d’origine alluviale et de jetons en ceramique suggere la presence d’autres artisanats, comme la preparation des fibres textiles d’origine vegetale et le tissage ; une activite de boucherie est egalement possible. Le mobilier collecte dans ces structures temoigne de la presence proche d’un habitat au statut relativement aise pour une population d’artisans. La pratique d’activites commerciales semble toutefois pouvoir etre exclue. Cet ilot est occupe sous cette meme forme jusque vers 40 ap. J.-C. Entre les annees 40 et 60/70 ap. J.-C., la parcelle centrale, precedemment densement occupee, est abandonnee. Si des activites artisanales, comme la metallurgie du fer et des alliages cuivreux, ainsi que peut-etre le traitement des fibres textiles, sont encore identifiees au nord de l’emprise, les vestiges implantes au sud semblent correspondre a une occupation de type domestique. Aucune structure bâtie n’est conservee et si les limites parcellaires ont pratiquement disparu, l’orientation des vestiges reste la meme. Au cours des annees 70 a 230 ap. J.-C., l’espace domestique, qui se developpait precedemment au sud, gagne progressivement vers le nord, pour investir la partie centrale de la fouille. Les structures conservees sont des celliers et des puits, toute trace parcellaire a disparu. Si le mobilier laisse supposer la presence d’un habitat, celui-ci n’est pas localise. L’abandon de ce secteur intervient au cours des annees 200 a 230 ap. J.-C.
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