Les corticoïdes altèrent la réponse des macrophages alvéolaires contre Lichtheimia corymbifera dans un modèle murin ex vivo

2020 
Introduction Les corticoides constituent un facteur de risque de mucormycose pulmonaire sans que l’on en connaisse la physiopathologie. Les macrophages alveolaires (MA) sont la premiere ligne de defense pulmonaire, cependant leur capacite a controler la croissance des spores de Mucorales inhalees pourrait etre alteree par les corticoides. L’objectif de cette etude etait de mettre au point un modele murin in vivo pour determiner la posologie de corticoides induisant une mucormycose pulmonaire et de determiner l’action des corticoides sur les MA ex vivo. Materiels et methodes Des souris BALB/c, inoculees en intratracheal a j0 avec 106 spores de Lichtheimia corymbifera/souris apres 1 a 3 injections intraperitoneales (IP) de corticoides a differentes posologies ont ete utilisees dans le modele in vivo. La presence de filaments myceliens dans les poumons a ete exploree a j3 par marquage au calcofluor. Un traitement par Amphotericine B liposomale (AmBL, 15 mg/kg/j, IP, j3 a j6) a ete effectue puis la survie et le recrutement des cellules immunitaires dans le LBA ont ete caracterises en cytometrie en flux a j0, j3 et j6. Pour le modele ex vivo, les MA ont ete collectes a j0 par LBA sur des souris non infectees, non immunodeprimees (controles) ou traitees par corticoides. Les MA ont ete incubes in vitro avec des spores de L. corymbifera. La capacite des spores a controler la croissance fongique a ete evaluee par mesure d’absorbance, la phagocytose des spores par cytometrie de flux et la production de derives reactifs de l’oxygene (ROS) par marquage fluorescent au DCFDA. Resultats Deux injections de corticoides IP (500 mg/kg, j − 3 j − 1) etaient suffisantes pour induire des filaments myceliens invasifs pulmonaires a J3 chez 100 % des souris avec 100 % de mortalite a j10 versus 60 % dans le groupe traite par AmBL. A j0, les MA representaient > 90 % de la population cellulaire du LBA. L’AmBL a eu pour consequence de diminuer le recrutement des polynucleaires neutrophiles a j6 (4,9 % vs 20,4 %, p = 0,02), mais pas des MA. Dans le modele ex vivo, les corticoides ont altere le controle de la croissance fongique par les MA des 24 h (p = 0,023), puis a 36 h (p = 0,003) et a 48 h (p = 0,001). Les corticoides ont egalement induit un deficit de la phagocytose des spores (21,53 ± 5,77 % vs 7,62 ± 1,87 % ; p  Conclusion En conclusion, les corticoides diminuent la phagocytose et le « killing » des spores de L. corymbifera par les MA. L’effet immunomodulateur d’autres molecules pourrait etre etudie specifiquement dans ce modele ex vivo.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []