Les traitements locorégionaux des ulcères digitaux dans la sclérodermie systémique : revue de la littérature

Introduction Un patient sur 2 presente un ulcere digital (UD) au cours de la sclerodermie systemique (SS). La prise en charge repose sur les recommandations de l’EULAR et fait appel : aux inhibiteurs calciques et aux antagonistes du recepteur de l’endotheline pour la prevention ; aux analogues de la prostacycline et aux anti-phosphodiesterase 5 pour le traitement. Pourtant, les resultats sont souvent decevants, avec des recidives chez 2/3 des patients sous 16 a 24 semaines. Dans ce contexte, nous avons realise une revue de la litterature sur l’efficacite et la tolerance des traitements locoregionaux des UDs dans la SSc. Materiel et methodes Les bases de donnees Pubmed et Scopus ont ete consultees jusqu’en fevrier 2019. Les essais randomises controles, les etudes observationnelles et les cas cliniques rapportant l’efficacite des traitements sur la cicatrisation des ulceres et sur la douleur (via l’echelle visuelle analogique) ont ete inclus. Resultats Six cent cinquante-cinq etudes etaient identifiees et 58 d’entre elles ont finalement ete inclues. Nous retenions 5 techniques suffisamment documentees. Les injections de cellules graisseuses ( Tableau 1 ) et les injections de toxine botulique ( Tableau 2 ) sont prometteuses avec une efficacite sur la douleur et la cicatrisation des UDs via deux RCTs. Au contraire, les etudes sur la sympathectomie montraient une faible efficacite, un fort taux de recurrence et de nombreux effets secondaires. Le faible niveau de preuve des etudes evaluant l’oxygenotherapie hyperbare et les injections de cellules progenitrices autologues ne permettait pas de conclure sur leur efficacite. Discussion Il s’agit de la premiere revue systematique de la litterature evaluant les traitements locoregionaux des UDs dans la SSc. Nous retiendrons deux principales techniques : les injections de cellules graisseuses et les injections de toxine botulique. La principale limite de notre etude repose sur le faible nombre de RCTs.