Quand la mort n’a pas le dernier mot. Sur « l’agir de la littérature », avec Myriam Watthee-Delmotte

2019 
Romain Bionda : Nous avons recemment appris la parution de votre essai Depasser la mort. L’agir de la litterature (2019), dont nous ne connaissions pas le projet lorsque nous avons lance l’appel a contributions pour ce numero de Fabula‑LhT intitule La Mort de l’auteur. Etant donne la forme singuliere de votre livre, assez personnelle, il nous a paru qu’un entretien avec vous a son sujet serait la forme adaptee — et qu’un tel echange trouverait sa bonne place dans notre sommaire. Merci d’avoir accepte de vous preter a cet exercice.Myriam Watthee‑Delmotte : Avec plaisir, je me rejouis de cette concordance d’interet.*R. B. : Votre premier chapitre s’ouvre sur une anecdote personnelle — du moins, j’ai spontanement lu ce « Je » inaugural comme referant a vous‑meme. Cette anecdote est celle de l’annonce, brutale (mais comment faire autrement ?), d’un suicide dans votre entourage : « Ce jour‑la, je me suis cognee dans les angles de mon impuissance. J’ai hurle en silence, sans mots, parce que je n’en avais pas pour ca1. » Votre reponse, c’est Depasser la mort ?M. W.‑D. : Ce livre decoule de ma « reponse » immediate a cet evenement tragique. C’est la litterature qui m’a permis de sortir de la sideration, grâce a une phrase de Bernanos qui, meme si elle a ete ecrite dans un tout autre contexte, exprimait exactement ce que je ressentais : « Il n’y avait pas de vieillard en [t]oi ». Mes amis m’ont su gre de cette phrase que j’ai lue aux funerailles, dans laquelle ils ont retrouve ce qu’i
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