Inégalités sociales vis-à-vis de la dépression post-partum maternelle : le rôle médiateur du soutien social pendant la grossesse selon le statut migratoire maternel

Introduction Une position socioeconomique (PSE) favorable, ainsi qu’un soutien social pendant la grossesse percu (SSP) comme etant suffisant apparaissent comme etant des facteurs protecteurs de la depression post-partum maternelle (DPP). De plus, le SSP est associe avec une PSE favorisee, faisant du SSP un mediateur potentiel des inegalites sociales en matiere de DPP. L’objectif de cette etude etait de quantifier la part des inegalites sociales vis-a-vis de la DPP due a differents aspects d’un SSP suffisant selon le statut migratoire maternel. Methodes L’echantillon inclut 15 000 femmes issues de la cohorte ELFE, qui est representative des enfants nes en France en 2011. Les symptomes depressifs ont ete evalues a 2 mois post-partum avec l’echelle EPDS. La PSE, a ete caracterisee par une variable latente expliquant le niveau de diplome atteint, la categorie socioprofessionnelle, l’emploi pendant la grossesse, le revenu mensuel du foyer et les difficultes financieres. Le SSP a ete caracterise par une dimension informelle (soutien percu du conjoint, bonnes relations avec le conjoint et conges paternel) et formelle (entretien prenatal precoce, nombre de seances de preparation a la naissance et a la parentalite). Des analyses de mediation causale avec mediateurs multiples, entre la PSE, les aspects du SSP et la DPP ont ete conduites et stratifiees sur le statut migratoire (categorise en : issue de la population majoritaire, descendante d’immigres ou immigree). Resultats Dans cet echantillon, 76 % des femmes etaient issues de la population majoritaire, 12 % descendantes d’immigres et 12 % immigrees. Une PSE favorisee etait positivement associee au SSP de la part du conjoint, quel que soit le statut migratoire maternel. Un SSP satisfaisant de la part du conjoint etait associe a une reduction de 6 a 16 % du score d’EPDS selon le statut migratoire. Les inegalites sociales vis-a-vis de la DPP etaient mediees par un soutien satisfaisant de la part du conjoint a hauteur de 8 % chez les femmes issues de la population majoritaire et de 11 % chez les femmes immigrees. Conclusion Cette etude confirme le besoin d’etudes observationnelles longitudinales et d’interventions prenant en compte les caracteristiques des femmes les plus a risque de DPP, telles que les conditions de vie, culturelles et liees a au soutien social et a la sante mentale des femmes enceintes.