La difficile fabrique d’une revue « globale »

2020 
Avec le lancement du partenariat avec Cambridge University Press en 2017, les Annales sont devenues une revue « globale » dans le domaine des sciences humaines et sociales. Afin d’eviter l’ecueil d’un « globalisme flasque », cet article entend reflechir a la place de l’edition francaise par rapport a l’edition anglaise. Ici, c’est non seulement la relation du local au global qui importe, mais aussi la question de l’articulation entre particularite et universalite du savoir. Acclimatee dans la revue, c’est avant tout la micro-histoire qui a explore la pertinence d’une situation et des indices qu’elle fournit pour les processus epistemologiques. C’est la raison pour laquelle les Annales ont, plus fortement que l’ecole des Annales, insiste sur le role des subjectivites par rapport aux structures. La revue s’est interessee avant tout aux jeux d’echelles et aux moyens narratifs qui permettent aux acteurs comme aux historiens d’elargir leur horizon – en allant des situations concretes vers une conception generale – et d’elaborer, de la sorte, une comprehension specifique du monde. Ce tournant dans la production de connaissances se rapproche du reflexive turn et rejoint l’« histoire-probleme » associee aux Annales. Il reviendra a la revue de faire valoir son propre trajet vers l’histoire globale pour reflechir aux processus specifiques d’universalisation du savoir qui y sont inclus.
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