Fréquence de réponse et influence sociale

1969 
Dans l'etude des processus d'influence, il est tres important de remarquer l'isomorphisme entre le systeme de reponse a la tâche et le systeme de reponse a l'influence : avec des tâches qui impliquent des reponses categorielles, on observe des reponses a l'influence de type categoriel : conformite ou independance ; avec des tâches qui impliquent un continuum de reponse, on observe dans les situations d'influence, des convergences plus ou moins marquees qui s'inscrivent sur un continuum. Il est cependant possible de retrouver une perspective unitaire dans ce domaine, en introduisant dans les tâches categorielles une certaine forme de quantification, par exemple des degres d'erreur ou la frequence initiale des reponses. Avec cette derniere methode, on peut egalement considerer les problemes impliquant une reponse exacte (affaire de savoir ou de faits) et les problemes qui n'en impliquent pas (affaire d'opinion) comme appartenant a un meme ensemble. La presente recherche utilise la technique du « groupe simule » de Crutchfield et des problemes a reponses categorielles, qui comportent une reponse exacte et presentent des degres divers de difficulte : le but est d'etudier quels changements entraine la communication d'une reponse de groupe unanime qui est tantot vraie, tantot fausse, et en meme temps, tantot differente de la reponse initiale du sujet (communication contradictoire ou infirmante) tantot identique a celle-ci (communication confirmante). Les resultats montrent que : 1) Une communication infirmante entraine une diminution de la frequence des reponses infirmees ; une reponse vraie et une reponse fausse diminuent de la meme facon, a frequence initiale egale ; les reponses fortes, c'est-a-dire initialement frequentes (vraies ou fausses), diminuent relativement moins que les reponses faibles, c'est-a-dire initialement peu frequentes (vraies ou fausses) ; 2) une communication confirmante entraine une augmentation dans la frequence des reponses confirmees ; une reponse vraie et une reponse fausse augmentent de la meme facon, a frequence initiale egale, les reponses fortes (vraies ou fausses) augmentent relativement moins que les reponses faibles (vraies ou fausses). Ce n'est donc pas le caractere vrai ou faux de la reponse initiale ou de la reponse communiquee, mais la force de la reponse initiale du sujet qui est la variable importante des processus d'influence. Il importe en consequence de substituer a la notion de verite objective, verite pour l'experimentateur, celle d'evidence subjective qui est verite pour le sujet ; cette evidence a toujours quelque rapport avec certains caracteres objectifs du stimulus ou du probleme. La frequence d'une reponse dans un echantillon donne semble un bon indice de cette force d'evidence. tantot vraie, tantot fausse, et en meme temps, tantot differente de la reponse initiale du sujet (communication contradictoire ou infirmante) tantot identique a celle-ci (communication confirmante). Les resultats montrent que : 1) Une communication infirmante entraine une diminution de la frequence des reponses infirmees ; une reponse vraie et une reponse fausse diminuent de la meme facon, a frequence initiale egale ; les reponses fortes, c'est-a-dire initialement frequentes (vraies ou fausses), diminuent relativement moins que les reponses faibles, c'est-a-dire initialement peu frequentes (vraies ou fausses) ; 2) une communication confirmante entraine une augmentation dans la frequence des reponses confirmees ; une reponse vraie et une reponse fausse augmentent de la meme facon, a frequence initiale egale, les reponses fortes (vraies ou fausses) augmentent relativement moins que les reponses faibles (vraies ou fausses). Ce n'est donc pas le caractere vrai ou faux de la reponse initiale ou de la reponse communiquee, mais la force de la reponse initiale du sujet qui est la variable importante des processus d'influence. Il importe en consequence de substituer a la notion de verite objective, verite pour l'experimentateur, celle d'evidence subjective qui est verite pour le sujet ; cette evidence a toujours quelque rapport avec certains caracteres objectifs du stimulus ou du probleme. La frequence d'une reponse dans un echantillon donne semble un bon indice de cette force d'evidence.
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