De l’harmonie des contraires : Mentor au cœur du palimpseste

2017 
En explorant les differentes facettes du sourire de Mentor, Benedetta Papasogli ne se contente pas d’ajouter sa pierre a l’edifice critique qui s’eleve depuis quelques annees en hommage a l’œuvre de Fenelon. Elle continue d’avancer sur le chemin de sa reflexion qui, depuis Le « fond du cœur »1, la conduit a sonder les courants qui circulent entre la surface et la profondeur, et qui portent les secrets, autant peut-etre que le sacre, qui animent — en profondeur precisement, en epaisseur meme — le xviie siecle. Il n’est pas etonnant des lors de constater que l’auteur place ce nouvel essai sous le patronage de la « figure » comprise comme ce lien qui unit l’image et l’abstraction, et partant, dans l’univers fenelonien, l’imaginaire et la spiritualite, alliance qui constitue le genre meme du Telemaque, fiction a vocation edificatrice. Mais l’ambition de l’ouvrage va plus loin encore : il s’agit pour B. Papasogli de montrer en quoi la figure, dans la pluralite de ses modalites, realise l’harmonie des contraires et atteint un certain ideal de la totalite. Or le fameux sourire de Mentor, mentionne sept fois en tout et pour tout dans le recit, apparait precisement comme l’embleme de cet appel au plaisir et au dechiffrement de la figure, si ce n’est au plaisir du dechiffrement. Au plaisir egalement de depasser les contradictions apparentes. De fait le personnage de Mentor est bien plus ambivalent qu’une certaine exegese fenelonienne a pu le laisser penser en le reduisant a un etre de
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