Position des sages-femmes sur la décision de réanimation active des extrêmes prématurés à la limite de viabilité en salle de naissance

2018 
Introduction La prise en charge d’un extreme premature ne avant 26 semaines d’amenorrhee (SA) en salle de naissance n’est pas consensuelle en France. La decision d’une reanimation active ou de la mise en place de soins de confort s’appuie sur plusieurs facteurs pronostiques que sont l’âge gestationnel, le poids de naissance, le sexe, le caractere unique ou multiple de la grossesse, la realisation ou non d’une corticotherapie antenatale, mais egalement sur l’avis des parents. Les sages-femmes sont en premiere ligne dans ces situations difficiles ou la decision doit etre individualisee et concertee. Objectif Etudier la position des sages-femmes sur la decision de reanimation active des extremes prematures ainsi que les facteurs pronostiques qu’elles connaissent et qui peuvent influencer leur position. Methodes Il s’agit d’une enquete d’opinion realisee sur une population de sages-femmes exercant dans 13 maternites de type 1, 2A, 2B et 3 situees en Ile-de-France entre septembre 2016 et avril 2017. Un questionnaire realise sur Google Form a ete envoye par mail aux sages-femmes des differentes maternites. La premiere partie du questionnaire concernait les donnees de la population : lieu d’exercice, nombre d’annees d’exercice, formation en soins palliatifs. La deuxieme partie portait sur quatre vignettes cliniques qui illustraient des contextes de naissance imminente d’extremes prematures nes a des termes differents : trois vignettes cliniques avec un contexte favorable a une decision de reanimation active aux termes de 23 SA et 5 jours, 24 SA et 2 jours, et 25 SA et 2 jours, et une vignette clinique avec un pronostic defavorable a 25 SA (absence de corticotherapie antenatale et date de debut de grossesse imprecise). La troisieme partie recueillait les connaissances des sages-femmes sur les taux de survie et de sequelles des extremes prematures. Resultats Nous avons obtenu un taux de reponse global de 30 %, avec la participation de 60 % des sages-femmes des maternites de type 1, 27 % des maternites de type 2 et 32 % des maternites de type 3. Soixante-huit pour cent de sages-femmes avaient entre 0 a 9 ans d’exercice professionnel. Dans 79 % des cas, les sages-femmes avaient deja ete confrontees au moins une fois a la prise en charge d’un extreme premature. Seulement 31 % d’entre elles ont beneficie d’une formation aux soins palliatifs. L’enquete n’a pas permis d’etablir une difference de position en faveur d’une reanimation active entre les sages-femmes qui travaillent dans des maternites de type 1, 2 et 3. En revanche, nous avons mis en evidence que les sages-femmes les plus experimentees (plus de 20 ans d’exercice professionnel) etaient plus favorables a une reanimation active que les autres sages-femmes. Concernant les vignettes cliniques, les sages-femmes ont considere l’âge gestationnel et l’estimation du poids fœtal comme etant les criteres principaux dans la decision d’une reanimation active. Dans un contexte clinique favorable, les sages-femmes n’avaient pas une position tranchee concernant la decision de reanimation active ou de mise en place de soins de confort (90 % vs 80 % respectivement pour la vignette clinique 2). En revanche, dans un contexte clinique defavorable, 80 % des sages-femmes pensaient qu’une mise en place de soins de confort etait acceptable alors que seulement 30 % se positionnaient en faveur d’une reanimation active. Les connaissances des sages-femmes interrogees sur le pronostic des extremes prematures etaient correctes. Conclusion Notre etude a permis de montrer la difficulte de position des sages-femmes vers une prise en charge de maniere tranchee chez les extremes prematures et leur bonne connaissance des taux de survie et de sequelles.
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