Formation chirurgicale au bloc opératoire : enquête d’opinion auprès des praticiens et des internes en gynécologie–obstétrique

2008 
Resume Objectif Decrire la formation chirurgicale des internes de gynecologie–obstetrique au bloc operatoire, en recueillant l’opinion des gynecologues–obstetriciens sur ce sujet. Materiels et methodes Un questionnaire a ete mis en ligne sur un site Internet a disposition de tous les gynecologues-obstetriciens francais. A l’issue d’une duree d’enquete de six mois, chacune des reponses a ete analysee en comparant les reponses de cinq sous-groupes : les internes (groupe 1), les assistants (groupe 2), les praticiens du public (groupe 3), les praticiens du prive (groupe 4) et l’ensemble des seniors (groupe A : addition des groupes 2, 3 et 4). Resultats Six cent cinquante-sept personnes ont repondu a l’enquete (G1 : 66 %, G2 : 7 %, G3 : 20 %, G4 : 7 %). Pour les internes, ce sont le manque de temps et la faible motivation pedagogique du praticien qui sont les explications les plus frequemment retenues au fait qu’ils n’operent pas, tandis que pour le groupe global des praticiens, c’est plutot le niveau de competence de l’interne qui determine la possibilite d’operer. Les internes operent le plus dans les centres hospitaliers (CH) et le moins dans les centres hospitaliers universitaires (CHU). Pour 31 % de l’ensemble des repondants toutes categories confondues les chefs de service n’incitent pas leur equipe a faire operer les internes. Selon l’opinion d’un quart de l’ensemble de tous les repondants un interne homme opere plus qu’une interne femme. Par ailleurs, en analysant les reponses des groupes 1 et 2, nous avons pu correler l’anciennete a la premiere realisation de 13 gestes operatoires de difficulte croissante. Pour 26 % des praticiens, les internes operent moins qu’ils n’ont opere pendant leurs propres etudes. Enfin, parmi les constats pedagogiques, l’ensemble des repondants confirme l’absence d’evaluation formative des internes sur la base de criteres explicites. Discussion et conclusion La decision de faire operer son interne reste trop dependante de facteurs personnels ou contextuels du senior et ne semble pas s’inscrire dans une strategie de formation. La qualite de la formation chirurgicale en salle d’intervention est percue differemment selon qu’il s’agit de l’interne qui repond ou d’un praticien. L’argument principal selon lequel faire operer un interne retentit sur la duree des interventions dans un contexte de planning operatoire charge est recevable mais aucun retentissement sur la qualite de soins et la sante des patientes n’est demontre. Ces resultats montrent une nouvelle fois la necessite de fonder une veritable politique de formation des internes dans laquelle le nombre d’interventions, la modalite de supervision par le senior, des evaluations formatives criteriees ont toute leur place. Ces ameliorations pedagogiques contribueront certainement a la professionnalisation des internes.
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