Évolution clinique et facteurs de risque de développer une forme grave de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) chez les patients atteints de lupus systémique

2021 
L'epidemie actuelle de maladie a coronavirus 2019 (COVID-19) peut toucher tous les patients atteints de maladies auto-immunes et systemiques. Les patients souffrant d'un lupus systemique (LS) ont des facteurs de risque de developper des formes severes de COVID-19 en raison des comorbidites frequemment associees au LS (insuffisance renale chronique, syndrome metabolique notamment) et des traitements corticoides et immunosuppresseurs. Jusqu'a present, l'analyse des facteurs de risque de developper une COVID-19 severe au cours du LS a ete biaisee par le mode de recrutement des patients, puisque seuls les malades les plus symptomatiques ont ete inclus dans les etudes. Nous avons realise une etude observationnelle de la COVID-19 chez les patients suivis pour un LS en incluant les malades asymptomatiques ou paucisymptomatiques dans le but d'analyser les facteurs associes a une forme grave de cette maladie. Les cas etaient recrutes de 3 facons differentes : declarations spontanees au niveau local et au niveau national par les malades ou les medecins concernes ;declaration a la cohorte french RMD COVID-19 (etude ancillaire organisee sous l'egide de la filiere FAI2R) et depistage par serologie SARS-CoV-2 des malades avec lupus vus en consultation. Pour etre inclus, les patients devaient remplir les criteres de classification de lupus systemique de 1997 de l'ACR et/ou les criteres actualises de 2019 de l'EULAR/ACR et devaient avoir une infection a SARS-CoV-2 prouvee biologiquement par RT-PCR naso-pharyngee ou par serologie sanguine. Les malades asymptomatiques ou paucisymptomatiques etaient recrutes au cours des consultations de suivi habituelles du LS. 109 patients (dont 89 % de femmes) ont ete inclus entre le 1er mars 2020 et le 31 decembre 2020. L'âge median (Q1, Q3) des cas etait de 40 ans (33-56). Le score median de sequelle (SLICC damage index) etait de 0 (0-2). Les principales comorbidites etaient le surpoids (22 %), l'obesite (25 %), l'hypertension arterielle (22 %) et une maladie renale chronique (21 %). 7 % etaient fumeurs actifs. 42 % avaient un antecedent de nephropathie lupique. 87 % etaient traites par hydroxychloroquine (HCQ), 63 % par corticoide a la posologie moyenne de 8 mg/j (IC 95 % [6 ;10]) et 34 % par immunosuppresseur. Au moment de l'infection, 26 % rapportaient des signes d'activite clinique du LS, 51 % avaient une elevation des anticorps anti ADN double brin et 19 % une baisse du C3. Lors de la survenue de la COVID-19, L'HCQ, le corticoide et l'immunosuppresseur etaient maintenus respectivement dans 92 %, 93 % et 79 % des cas. 9 patients (8 %) ont eu une infection asymptomatique par le SARS-CoV-2. La COVID-19 s'est manifestee pour 40 patients (40 %) par une simple infection des voies aeriennes superieures, pour 31 (29 %) par une bronchite et pour 32 (30 %) par une pneumonie. 29 patients (26 %) ont ete hospitalises, 22 (21 %) ont necessite une oxygenotherapie, 12 (12 %) ont ete transferes en unite de soins intensifs (USI), 9 (8 %) ont developpe un syndrome de detresse respiratoire aigue et 4 (4 %) sont decedes. En analyses multivariees par regression logistique, les deux seuls facteurs associes au recours a une oxygenotherapie etaient l'âge (p = 0,047) et l'obesite (p = 0,02). Le seul facteur associe a une admission en USI etait l'âge (p = 0,01). Les corticoides, les immunosuppresseurs et l'antecedent de nephropathie lupique n'etaient pas independamment associes au risque de developper une forme necessitant le recours a l'oxygenotherapie ou une hospitalisation en USI. La consultation medicale de surveillance au cours du LS a permis d'inclure un grand nombre de malade paucisymptomatique ou asymptomatique habituellement non etudies dans ce type de travail. Cette serie fournit des elements rassurants quant aux facteurs de risque propres au LS de developper une forme grave de COVID-19. Ces facteurs de risque ne semblent en effet pas differents de ceux de la populat on generale, a savoir l'âge et l'obesite. Une maladie renale chronique, une nephropathie lupique, un traitement par corticoide et immunosuppresseur ne sont pas, dans cette cohorte, des facteurs independamment associes a une forme severe de la maladie. (French) [ABSTRACT FROM AUTHOR] Copyright of Revue de Medecine Interne is the property of Elsevier B.V. and its content may not be copied or emailed to multiple sites or posted to a listserv without the copyright holder's express written permission. However, users may print, download, or email articles for individual use. This abstract may be abridged. No warranty is given about the accuracy of the copy. Users should refer to the original published version of the material for the full abstract. (Copyright applies to all Abstracts.)
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