Étude des pratiques des médecins généralistes vis-à-vis des maladies vectorielles à tiques

2019 
Introduction La borreliose de Lyme est un sujet sur lequel l’etat de connaissance des medecins est regulierement remis en question. Au dela de la polemique sur les formes chroniques, nous avons voulu evaluer les connaissances des medecins generalistes dans une zone de forte endemie concernant des donnees consensuelles (prevention et diagnostic des erythemes migrants [EM]). Materiels et methodes Enquete avec evaluation quantitative a l’aide d’un questionnaire numerique diffuse a l’ensemble des medecins generalistes d’une zone de forte endemie. Le questionnaire comportait des interrogations sur la conduite a tenir preventive en cas de piqure de tique et sur le diagnostic de lesions cutanees avec vignettes cliniques et photographies d’erythemes. Resultats Le taux de participation a ete de 12 % (229 medecins : 25 % exercant en milieu rural et 39 % en milieu semi-rural). Parmi ces medecins 95 % faisaient plus de 5 consultations annuelles en rapport avec une piqure de tique. Leur etat de connaissance pour la prevention etait satisfaisant puisque plus de 90 % d’entre eux recommandaient l’inspection du corps apres chaque sortie, le retrait rapide de la tique par ablation mecanique puis desinfection et surveillance de la zone piquee et le port de vetements couvrants. Seuls 55 % proposaient une inspection minutieuse pour rechercher une autre piqure de tique. 10 % proposait la realisation systematique d’une serologie en cas de piqure. Pour les vignettes cliniques, seuls 66 % des medecins ont fait le diagnostic d’EM avec la precision qu’il n’y avait pas eu de piqure de tique, avec une lesion typique, mais 77 % ont fait le diagnostic d’EM alors qu’il y avait la precision sur la notion de piqure de tique avec une lesion atypique. De meme 30 % ont fait un diagnostic d’EM devant une dermatophytie cutanee chez un patient ayant des facteurs de risque de piqure de tique. 23 % des medecins continuent de pratiquer une serologie en cas d’EM. Conclusion Cette enquete montre le bon etat de connaissance des medecins generalistes en termes de prevention contre les piqures de tiques. Par contre pour l’EM l’information concernant la notion de piqure de tique semble determinante pour le diagnostic, pour certains medecins alors que ce seul element n’est pas suffisant ni pour confirmer ni pour infirmer l’EM. Une plus grande connaissance des elements cliniques en particulier du caractere migrant et centrifuge serait necessaire. L’exposition aux piqures de tique semble influencer fortement l’attitude du medecin qui peuvent avoir tendance a surtraiter et a surdiagnostiquer un EM si notion de piqure ou a sous diagnostiquer en l’absence de piqure.
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