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Tatouage sous immunothérapie

2018 
Introduction L’utilisation de l’immunotherapie est en pleine expansion en oncologie car elle a demontre son efficacite et sa bonne tolerance dans plusieurs types de cancers. Cependant, avec l’augmentation du nombre de patients exposes et de molecules disponibles, on voit apparaitre de nouveaux effets secondaires. Le durvalumab est anti-PDL-1 prometteur dans le traitement du cancer du poumon metastatique. Nous rapportons le premier cas sarcoidose cutanee sous durvalumab. Observation Un homme de 59 ans consultait pour une modification recente de ses tatouages. Il avait recu 19 cures de durvalumab en deuxieme ligne metastatique pour un cancer pulmonaire peu differencie avec metastases surrenaliennes et cerebrales. Il avait pour principaux autres antecedents une hepatite C, une hemochromatose et une porphyrie cutanee. Ses tatouages avaient plus de 40 ans. On constatait une infiltration nette et bien limitee des zones de tatouage les plus foncees et une attenuation du rouge, voire une disparition de certaines couleurs : jaune, orange, turquoise. Le taux d’enzyme de conversion de l’angiotensine etait eleve. L’analyse histologique de la biopsie cutanee trouvait une infiltration du derme et de l’hypoderme par des granulomes epithelioides et gigantocellulaires, sans necrose, sans agent pathogene identifie, avec presence de pigment noir. Le diagnostic de sarcoidose cutanee induite par durvalumab etait pose. Un traitement par corticoides locaux de classe forte permettait une nette desinfiltration des lesions en quelques jours, avant une disparition complete avec un recul de 4 mois ( Fig. 1 et 2 ). Discussion Nous rapportons le premier cas de sarcoidose cutanee a type de granulome sur tatouage sous durvalumab avec un aspect atypique : infiltration plus marquee des zones foncees et disparition de certaines couleurs. L’etude de phase 3 PACIFIC trouvait des effets secondaires chez 68 % des patients sous durvalumab, dont 24 % etaient de type auto-immun. Quelques autres cas d’effets secondaires cutanes imputables au durvalumab ont ete rapportes dans la litterature : 1 cas de pemphigoide bulleuse chez une femme de 78 ans apres 4 cures d’ipilimumab suivies de 8 cures de durvalumab, motivant l’arret du traitement ; 2 cas de rechute de psoriasis en gouttes, traites efficacement par phototherapie UVB, ne necessitant pas d’adaptation du traitement par anti-PDL1. Sur le plan physiopathologique, une dysregulation auto-immune des lymphocytes T, en particulier TH1 est evoquee dans le developpement de ces reactions granulomateuses que l’on voit aussi avec les anti-PD1. Conclusion Les reactions granulomateuses liees a l’immunotherapie correspondent a une reelle entite encore mal connue. Il est important de connaitre ces reactions aux inhibiteurs de checkpoint pouvant etre prises pour un signe d’echec therapeutique et entrainer un changement de ligne inadapte. Une simple corticotherapie locale a permis de traiter la reaction granulomateuse cutanee de notre patient et de poursuivre son traitement.
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