Tear Metabogren : identification d’une signature métabolique lacrymale prédictive du syndrome de Sjögren primaire

2020 
Introduction Le diagnostic de syndrome de Sjogren primaire (pSS) repose sur des criteres de classification comprenant des tests fonctionnels temoignant d’une atteinte lacrymale evoluee. Or, limiter la destruction des glandes lacrymales est un enjeu majeur pour reduire la morbidite du pSS. Ainsi l’identification de metabolites lacrymaux precocement perturbes pourrait servir de biomarqueur diagnostique. Quelques etudes ont pu identifier de potentiels biomarqueurs du syndrome sec oculaire mais aucune n’etait specifique du pSS. Les objectifs de cette etude etaient de rechercher une signature metabolomique des larmes chez des patients presentant un pSS nouvellement diagnostique, en comparaison a des patients presentant un syndrome sec oculaire non lie au pSS, et d’evaluer les variations de cette signature metabolomique selon la severite du syndrome sec oculaire. Patients et methodes Nous avons compare les compositions en metabolites des larmes de 40 patients pSS a 40 patients controles presentant un syndrome sec, par une approche metabolomique ciblee (Kit Biocrates® AbsoluteIDQ p180) selon une technique couplant chromatographie en phase liquide et spectrometre de masse (HPLC-MS/MS). Les larmes etaient recueillies sur bandelettes de test de Schirmer. Le plan d’analyse statistique comportait une etape de selection de variables par regression logistique avec regularisation de type elastic-net, puis une grid search comparant regression logistique et random forest. L’association de la signature metabolomique et du statut pSS etait ensuite analysee selon la severite du syndrome sec mesuree par le test de Schirmer, l’Ocular staining score (OSS) et la presence d’une dysfonction meibomienne. Les analyses statistiques ont ete menees avec les logiciels R software et SPSS. Le projet TEAR METABOGREN a fait l’objet d’un soutien financier de la part de l’association francaise du syndrome de Gougerot-Sjogren (AFGS) et de la SNFMI. Resultats Parmi les 188 metabolites testes, nous avons mis en evidence une signature metabolomique composee de 9 metabolites : Serine, Asparagine, Phosphatidylcholine diacyl (PCaa) C42 :4, lysophosphatidylcholines (LysoPC) C18 :1, C18 :2, C16 :1 et Sphingomyelines (SM) C16 :0 et C22 :3. Les capacites predictives de la signature metabolomique etaient interessantes (ROC-AUC 0,83) et restaient specifiques du pSS apres ajustement sur l’âge, le sexe, la presence d’anticorps anti-SSA et la severite du syndrome sec (test de Schirmer, presence d’une dysfonction meibomienne, break-up time test). Seule la composante lipidique de la signature variait selon le score OSS (p = 0,015). Conclusion La signature metabolomique identifiee au sein des larmes de patients pSS, en comparaison a des patients avec d’autres causes de syndromes secs pourrait servir de biomarqueur lacrymal precoce du pSS et identifier des pistes physiopathologiques pour l’elaboration de traitements specifiques.
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