Nutrition et santé bucco-dentaire : rôle du chirurgien-dentiste

Une mauvaise alimentation entraine des pathologies dans la cavite buccale, soulignant ainsi le role majeur du chirurgien-dentiste dans le depistage de la malnutrition. L’objectif de cet article est de montrer, a l’aide d’exemples, comment le chirurgien-dentiste peut etre implique dans le depistage des signes bucco-dentaires faisant suspecter un desequilibre alimentaire. Sans se substituer aux medecins nutritionnistes, il se doit d’etre un intervenant privilegie en ce qui concerne la nutrition de ses patients. Il peut alors intervenir dans la gestion de ce probleme, soit en prodiguant des conseils adaptes, soit en adressant son patient a un specialiste de la nutrition, creant ainsi des liens voire des reseaux avec les medecins. C’est un lieu commun de rappeler qu’une alimentation saine et equilibree est un facteur de sante generale mais aussi de sante bucco-dentaire. L’alimentation actuelle dans les pays industrialises est trop grasse, trop sucree, pauvre en oligoelements, en fi bres et en apports vitaminiques, et cree des dommages a tous les niveaux de l’organisme. La cavite buccale, porte d’entree du tube digestif, constitue un carrefour entre le milieu exterieur et l’organisme : c’est un lieu de passage obligatoire pour tous les aliments. Ainsi, si un patient a une mauvaise alimentation, des signes cliniques seront visibles tres tot dans la cavite buccale, soulignant ainsi le role majeur du chirurgien-dentiste dans le depistage des desequilibres alimentaires et de la malnutrition. L’objectif de cet article est de montrer, a l’aide d’exemples, comment le chirurgien-dentiste peut etre implique dans le depistage et le traitement des signes bucco-dentaires faisant suspecter une alimentation non equilibree. Une mauvaise alimentation a des effets directs et indirects sur les structures bucco-dentaires. Les chirurgiensdentistes sont amenes a diagnostiquer les manifestations dentaires des desordres alimentaires, et en particulier la carie dentaire, les erosions acides, tandis que des affections du parodonte et des muqueuses pourront faire suspecter des carences proteiques ou vitaminiques. Face a ces signes, le praticien devra etre en mesure de prodiguer des conseils dietetiques appropries visant a aider le patient a modifi er des comportements nutritionnels deleteres, et eventuellement de l’orienter vers un specialiste de la nutrition. Il y a des periodes critiques de la vie d’un patient ou la prevention de la malnutrition doit etre renforcee, et des conseils alimentaires cibles sont a prodiguer a ces patients (Miller et Lasfargues, 1999; Miller et coll., 2000).