Effets secondaires neurologiques sévères chez 5 patients traités par anti-PD-1 pour un mélanome métastatique

2019 
Introduction L’immunotherapie par inhibition de checkpoints est l’un des traitements de 1re intention dans le melanome metastatique. Les atteintes neurologiques immuno-induites font partie des plus rares (6 % pour les anti-PD-1, dont moins de 1 % de grades 3–4). Nous presentons ici 5 cas representatifs de la diversite des effets indesirables neurologiques severes sous anti-PD-1, suivis dans le service de dermatologie. Observations Parmi les 5 patients, 3 sont des femmes, avec un âge moyen de 74 ans. Le delai moyen entre l’initiation de l’immunotherapie et la symptomatologie neurologique est de 10 semaines. Nous presentons ici une myasthenie, une polyradiculonevrite aigue, une ophtalmoplegie, une encephalite limbique et une polyradiculopathie demyelinisante chronique. Dans les 5 cas, l’immunotherapie a ete arretee avec poursuite de l’abstention therapeutique devant l’absence d’evolutivite du melanome dans 2 cas. Deux autres patients ont progresse et ont necessite un relais par chimiotherapie (temozolomide et dacarbazine). Apres arret de l’immunotherapie et traitement specifique instaure en neurologie, 3 des 5 patients ont ameliore leur tableau neurologique ; un des patients est reste stable sans amelioration notable (encephalite limbique) et un patient a presente une rechute 2 ans plus tard (myasthenie). Discussion Les effets secondaires neurologiques immuno-induits restent rares mais sont potentiellement graves du fait de leur retentissement fonctionnel voire vital. Ils sont caracterises par un grand polymorphisme clinique, des syndromes de chevauchement frequents, une evolution parfois imprevisible malgre une corticotherapie systemique et/ou un traitement immunomodulateur. Un grade 2 ou superieur doit entrainer la suspension de l’immunotherapie le temps que les diagnostics differentiels soient elimines (syndromes paraneoplasiques et progression tumorale) et le bilan lesionnel precise. La reprise des anti-PD-1 est rarement envisagee, necessitant une appreciation du ratio benefices/risques et un dialogue oncologue-neurologue. Conclusion Nous illustrons des toxicites neurologiques graves, immuno-mediees, limitantes, a travers 5 cas de melanomes avances traites par anti-PD-1. Tout nouveau signe neurologique ou psycho-cognitif chez un patient sous immunotherapie doit faire suspecter une cause iatrogene. Ces effets secondaires pourraient aussi toucher des patients traites en situation adjuvante, imposant une grande vigilance.
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