Seuil de perception du goût du gras et état pondéral

Introduction et but de l’etude Les sujets obeses ont tendance a preferer les lipides alimentaires par rapport aux sujets minces ; l’origine de cet attrait est encore mal connue. Certains suggerent l’existence d’un systeme orosensoriel dedie a la detection du « gout » des lipides alimentaires. Pourrait-il exister une difference de seuils de detection du « gout » gras en fonction de la corpulence ? Notre etude porte sur la recherche d’un eventuel lien entre le seuil de detection orosensorielle du gout gras et la corpulence chez des sujets adultes et d’etudier une possible association entre la consommation de gras et le seuil de perception du gout gras. Materiel et methodes Cette etude a portee sur un echantillon de 104 sujets âges de 18 a 50 ans. Les mesures anthropometriques concernent le poids et la taille. Nous avons utilise la procedure alternative de choix force ascendant du triangle pour determiner le seuil de detection du gout de l’acide oleiques (AO) des participants. Suivant la sensibilite au gout de l’AO, nous avons classe l’ensemble des individus en hyposensibles (≥ 3 mmol/L), moyennement sensibles (]3–0,035[mmol/L) et hypersensibles (≤ 0,035 mmol/L). Les apports caloriques et lipidiques ont ete estimes par le rappel des 24 heures. L’analyse statistique a ete realisee avec le logiciel StatView. Resultats et analyse statistique L’IMC moyen des sujets est de 24,88 ± 7,81 kg/m 2 . On compte 28,8 p. cent de maigres, 28,8 p. cent des normoponderaux, 36,5 p. cent d’obeses et 5,8 p. cent des sujets en surpoids. Le seuil moyen de detection de l’AO etait de 2,37 ± 3,39 mmol/L. Bien que non significatif, les sujets en surpoids et obeses semblent moins sensibles a l’AO que les sujets maigres et normaux (60,92 vs 39,08 %, p  = 0,132). Les moyennes d’IMC des sujets en fonction de leur sensibilite montrent les sujets hypo-sensibles ont un IMC plus eleve que les sujets hypersensibles ( p  = 0,03). Conclusion Un lien entre l’IMC et le seuil de detection de l’acide oleique est possible. Les sujets en surpoids et obeses seraient moins sensibles que les sujets maigres et normoponderaux.