Effet d’épargne cortisonique de l’anakinra dans l’artérite à cellules géantes : à propos de 6 patients

2020 
Introduction L’arterite a cellules geantes (ACG) est la vascularite systemique la plus frequemment rencontree chez des personnes de plus de 50 ans. Le traitement repose sur la corticotherapie, mais au prix d’un taux important de rechutes et d’effets secondaires. L’interleukine-1 semble jouer un role significatif dans l’ACG. Patients et methodes Nous rapportons l’efficacite en add-on therapy de l’anakinra, un recepteur antagoniste de l’interleukine-1, chez 6 patients atteints d’ACG avec corticodependance (definie comme au moins 2 rechutes ou la combinaison de 2 des criteres suivants : corticotherapie > 20 mg/j ou > 0.3 mg/kg a M6 ; corticotherapie > 10 mg/j ou > 0,2 mg/kg a M12 ; et/ou un traitement maintenu > 24 mois) ou corticoresistance (definie comme une persistance du syndrome inflammatoire a M3 malgre une corticotherapie > 0,5 mg/kg). Resultats Cinq patients remplissaient au moins 3 criteres ACR, et le dernier 2 criteres plus la demonstration d’une atteinte des gros vaisseaux au TEP-scanner. Au total, au diagnostic d’ACG, 4 et 4 patients avaient, respectivement, une aortite et/ou une pseudopolyarthrite rhizomelique (PPR) associee. L’anakinra a ete debute apres une mediane de 13 [quartiles 1-35-18] mois apres le diagnostic a la dose de 100 mg/jour par voie sous-cutanee, en adjonction a une posologie mediane de prednisone de 14 [12–26] mg/j. Apres une duree mediane de traitement par anakinra de 19 [18–32] mois, tous les patients demontraient une remission clinique et biologique complete tant de l’ACG que de la PPR. L’ensemble des 4 patients concernes par une aortite montraient une remission iconographique complete ou partielle, respectivement chez 2 et 2 d’entre eux. Chez l’un des 4 patients concernes par une PPR, une recidive des signes articulaires etait survenue 13 mois apres introduction de l’anakinra, lors d’une tentative d’espacement des injections a toutes les 48 heures. Une seconde remission complete fut obtenue a la reprise du rythme posologique initial, permettant secondairement un arret de la corticotherapie puis de l’anakinra, respectivement apres 18 et 24 mois. Apres une duree mediane de suivi de 56 [48–63] mois, 2 et 4 patients ont pu, respectivement, decroitre a 5 mg/j ou arreter la corticotherapie. Au dernier suivi, un seul patient, alors sans corticotherapie, etait toujours traite par anakinra par une injection/72 heures. Concernant la tolerance, 3 patients ont developpe des reactions aux points d’injection d’evolution rapidement favorable, et 1 patient a ete hospitalise pour une infection pulmonaire ayant necessite la suspension de l’anakinra. Conclusion Dans cette cohorte de patients atteints d’ACG avec corticodependance ou corticoresistance, l’anakinra semble montrer un effet d’epargne cortisonique avec une bonne tolerance, y compris a long terme. De plus, cette biotherapie semble apporter un benefice therapeutique dans l’atteinte des gros vaisseaux et la PPR, associations semblant constituer un palier supplementaire aux defis therapeutiques de l’ACG. Ces resultats necessitent une confirmation par des donnees prospectives, objectif de l’essai therapeutique randomise controle contre placebo en cours evaluant en double-aveugle dans l’ACG l’efficacite de l’anakinra pendant 4 mois en adjonction a la corticotherapie versus cette derniere seule (PHRC inter-regional ; clinicaltrials.gov, NCT02902731 ).
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