Performance de l’amplification de l’ADN ribosomal 16s dans le diagnostic des pyomyosites

2018 
Introduction Les pyomyosites bacteriennes sont des infections musculaires focales a pyogenes, qui sont souvent decouvertes dans l’exploration d’une fievre inexpliquee ou persistante. Dissemines par voie hematogenes de nombreux genres bacteriens peuvent etre en cause : streptocoques, staphylocoques, enterobacteries, anaerobies. Une antibiotherapie est souvent debutee avant la realisation des prelevements musculaires (ponction ou biopsie) avec une frequence elevee de culture faussement sterile. L’amplification genique par PCR de l’ADN ribosomal 16S (PCR 16S) permet dans quelques infections d’etablir des diagnostiques microbiologiques quand la culture est sterile mais elle n’a pas ete evaluee dans cette indication. Nous avons compare la performance de la PCR 16S aux resultats des cultures chez 10 malades successifs soignes pour une pyomyosite communautaire. Materiels et methodes De facon monocentrique et prospective, nous avons systematiquement realise une PCR 16S dans tous les pus musculaires preleves par ponction dans les pyomyosites bacteriennes supposees a pyogenes. Nous avons compare le resultat avec l’ensemble des documentations microbiologique (culture de pus ou hemocultures) pour adapter le traitement antibiotique. Resultats Entre 2008 et 2017, 10 malades ont ete inclus pour une polymyosite bacterienne : 7 femmes, 3 hommes, âge moyen 62 ans (38–89) ; 5 avaient une maladie sous-jacente : VIH ( n  = 2), hemodialyse ( n  = 2), cancer de prostate ( n  = 1). L’imagerie a visualise des collections focales dans les psoas ( n  = 4), membres inferieurs ( n  = 5), membre superieur ( n  = 1). Le pus musculaire a ete preleve par ponction par voie radiologique avec ou non la mise en place d’un drain. La PCR 16s a identifiee une espece bacterienne dans tous les cas (100 %) : Streptococcus ( n  = 3), Staphylococcus ( n  = 3), Clostridium ( n  = 2), Arcanobacterium ( n  = 1), Proteus ( n  = 1). Dans 4 cas, la culture du pus musculaire etait positive et concordante au resultat de la PCR 16S ; dans les 6 autres cas, le pus musculaire etait sterile. Dans 4 de ces cas, d’autres prelevements (sang, autres ponctions) ont identifie le meme germe que la PCR 16S. Les methodes de microbiologie classiques sont restees steriles dans 2 cas, mais l’evolution clinique etait compatible avec le germe identifie par la PCR 16S. Conclusion Dans les 10 pyomyosites etudiees, la PCR 16S a permis d’identifier dans tous les cas une bacterie compatible avec une pyomyosite. Dans 8 cas, les resultats des cultures (muscle ou autres) ont ete concordantes ; dans 2 cas, les cultures sont restees steriles. Nous pensons que des prelevements pour PCR 16S devraient etre effectues de facon systematique dans les pus de pyomyosites en complement des methodes de bacteriologie classiques, et realiser en cas de culture de pus sterile.
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