Conduite à tenir face à une colonisation materno-infantile à streptocoques du groupe B

1999 
L’epidemiologie des infections perinatales a streptocoques du groupe B est dominee par la grande frequence de la colonisation, d’une part digestive et genitale des femmes enceintes, et d’autre part, neonatale, et par la relative rarete des infections neonatales et la rarete mais le caractere tres douloureux des deces neonatals qu’elles entrainent. Ces donnees induisent des attitudes tres variables d’un service a l’autre pour les depistages de la colonisation maternelle, la conduite a tenir chez les meres colonisees avant et pendant l’accouchement et chez le nouveau-ne colonise asymptomatique. Donnees epidemiologiques [1-3]. Le streptocoque du groupe B est responsable de 30 a 50 % des infections bacteriennes neonatales [2, 4]. A l’hopital Louis-Mourier, de 1988 a 1997, il a represente 61 % des infections bacteriennes neonatales de la premiere semaine de vie.Il est donc clair qu’il n’existe, actuellement, aucun consensus sur le traitement preventif des infections neonatales graves a streptocoques du groupe B. Il importe de mettre en balance les risques induits par des indications larges d’antibiotherapie pendant la grossesse et l’accouchement et ce que l’on veut reellement prevenir, c’est-a-dire les formes fulminantes d’infection neonatale a streptocoques du groupe B qui, pour une incidence de portage vaginal de 10 % [1], sont objectivement rares : inferieure a 0,14/1 000 naissances vivantes, soit 1/7 143 [16]. La solution actuelle nous semble etre un travail d’equipe tres integre des obstetriciens, des pediatres et des bacteriologistes, permettant une prise en compte immediate, des la naissance, des donnees d’anamnese infectieuse obstetricale, induisant une antibiotherapie tres precoce chez le nouveau-ne et/ou une surveillance clinique renforcee. Un consensus local doit etre etabli entre obstetriciens et pediatres sur les indications d’antibiotherapie per partum. Il doit etre respecte, periodiquement evalue et eventuellement remis en cause, mais pas en urgence, dans l’emotion du deces d’une forme fulminante. Il semble souhaitable d’eviter, dans la mesure du possible, les antibiotherapies faites moins de 4 heures avant la naissance [25, 40], qui sont peu efficaces pour la reelle prevention de l’infection neonatale mais qui peuvent perturber l’interpretation des donnees bacteriologiques, notamment empecher d’affirmer l’absence d’infection neonatale et, donc, prolonger l’angoisse de la mere et la separation. L’explication de cette absence prolongee de vrai consensus reside dans le fait que, compte tenu de l’incidence faible des infections neonatales par rapport aux colonisations, il faudrait de nombreuses etudes randomisees, avec des effectifs tres eleves, pour evaluer valablement et comparer les nombreuses attitudes proposees.
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