Enquête sur les modalités de prise en charge de la goutte par les rhumatologues tunisiens

2020 
Introduction A la suite des recommandations de la Societe francaise de rhumatologie (SFR) sur la prise en charge de la goutte emises en 2019, une enquete aupres des medecins rhumatologues tunisiens a ete lancee. Notre objectif etait d’identifier les modalites de traitement de la goutte ainsi que les nouveautes retrouvees. Patients et methodes Etude transversale incluant 220 rhumatologues (secteur public, liberal et rhumatologues en formation) ayant recu par mail ou via Messenger un questionnaire de 16 questions a choix multiple ou unique reparties en 8 volets : – prevalence de la goutte et des comorbidites associees ; – circuit des patients goutteux ; – references utilisees pour la prise en charge de la goutte ; – modalites therapeutiques de la crise de goutte ; – modalites de prescription des traitements hypouricemiants ; – objectifs therapeutiques ; – prise en charge de l’hyperuricemie asymptomatique ; – l’education therapeutique des patients goutteux. Resultats Sur 220 questionnaires envoyes, 78 reponses valides ont ete recues (35,4 %). Notre echantillon etait reparti comme suit : rhumatologues du secteur liberal (41 %), public (33,3 %) et rhumatologues en formation (25,6 %). En moyenne 2 cas par mois sont recus, adresses par un medecin generaliste (30,8 %). La crise aigue de goutte etait le principal motif de consultation (85,9 %). Les autres circonstances de decouverte etaient l’arthropathie chronique (39,7 %) et la nephropathie uratique (5,1 %). Les comorbidites retrouvees etaient l’HTA (91 %), l’obesite (82,1 %), le diabete (71,8 %) et l’insuffisance coronarienne (21,8 %). La majorite des rhumatologues (94,9 %) recherchaient systematiquement une atteinte renale associee. Les references utilisees pour la prise en charge de la goutte etaient : les recommandations de la SFR 2019 (55,1 %), de l’EULAR 2016 (34,6 %) et ceux de la haute autorite de sante 2016 (7,7 %). Devant une crise de goutte le traitement instaure en premiere intention etait la colchicine (79,5 %) ou son association aux AINS (20,5 %). Le schema therapeutique le plus adopte etait celui de « 1 mg de colchicine des le debut de la crise » pendant les premieres 36 heures (79,5 %) ; 19,2 % avaient utilise une dose initiale a 3 mg le premier jour avec une degression journaliere de 1 mg. Seulement 2 rhumatologues avaient adopte une dose initiale de 0,5 mg. L’allopurinol etait le traitement hypouricemiant le plus utilise (98,7 %) suivi par le febuxostat (1,3 %). La dose d’allopurinol souvent prescrite etait de 300 mg (42,3 %) suivie de 100 mg (33,3 %). Le traitement hypouricemiant etait demarre a distance des crises dans 59 % des cas et associe a la colchicine pendant les 6 premiers mois par 56,4 % des medecins. Ce traitement hypouricemiant etait prescrit en presence de tophus (64,1 %), de calculs renaux (42,3 %), de comorbidites (41 %), des la premiere crise de goutte (33,3 %), ou en cas d’un âge  Conclusion Notre enquete suggere que les rhumatologues tunisiens avaient pu tirer profit des recommandations SFR 2019. Cela a ete constate notamment dans la gestion d’une hyperuricemie asymptomatique, veritable sujet de controverse des societes savantes.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []