Une histoire naturelle lente est associée à un meilleur taux de réponse aux anti-PD1 dans le mélanome☆

2016 
Introduction Le taux de reponse objective aux anti-PD1 est de 40 % dans le melanome. Les facteurs predictifs de reponse sont encore mal connus. Nous avons etudie l’association entre la rapidite d’evolution de la maladie et le type de dissemination (lymphatique ou hematogene) et la reponse aux anti-PD1. Materiel et methodes Les dossiers des patients de dermatologie de l’hopital Cochin ayant recu des anti-PD1 pour un melanome metastatique ont ete revus retrospectivement. Etaient etudies : l’âge, le sexe, le type de melanome primitif, le statut BRAF, les traitements anterieurs, la reponse objective (RO) (reponse complete ou partielle selon les criteres RECIST 1.1), le type de dissemination (lymphatique defini comme l’existence de metastases ganglionnaires exclusives ou la survenue d’une metastase ganglionnaire avant celle d’une metastase viscerale et hematogene le reste). Les patients avec un stade N2c (metastases en transit isolees) ont ete exclus. Nous avons egalement etudie le temps de passage ganglionnaire defini comme le delai entre 1 e metastase ganglionnaire et 1 e metastase viscerale et le delai de traitement defini comme le temps entre le diagnostic du melanome et l’initiation des anti-PD1. Les patients n’ayant recu qu’une perfusion d’anti-PD1 ont ete exclus. Resultats Sur les 79 patients traites par anti-PD1 entre aout 2014 et fevrier 2016, 65 ont ete inclus (31 femmes, âge median 65 ans [21–90 ans]). Le traitement etait toujours introduit pour progression de la maladie. Soixante treize pour cent des patients ont recu du pembrolizumab (2 mg/kg/3 semaines), 27 % du nivolumab (3 mg/kg/2 semaines). Trente-six pour cent des patients etaient naifs de traitement. Quarante-trois pour cent des melanomes etaient des SSM. Vingt-huit pour cent des melanomes etaient porteurs d’une mutation BRAF V600. Vingt-cinq pour cent des patients avaient des metastases cerebrales. Le taux de RO dans la cohorte etait de 42 %. La dissemination etait lymphatique chez 23 patients (37 %), hematogene chez 39 (63 %) et 3 stades N2c exclus. Il n’y avait pas d’association significative entre le type de dissemination et la reponse. Le temps de passage ganglionnaire moyen etait de 26 mois (2 a 132 mois). Un temps de passage ganglionnaire superieur a 4 ans etait associe a une meilleure reponse au traitement (0 % chez les non-repondeurs et 33 % chez les repondeurs, p  = 0,03). Le delai de traitement moyen etait de 71 mois (2 a 409 mois) et etait statistiquement associe a la reponse : delai moyen de 99 mois chez les repondeurs et de 53 mois chez les non-repondeurs ( p  = 0,01). Discussion L’evolutivite des melanomes est difficile a prendre en compte dans les essais et seule la LDH de debut de traitement est utilisee. Les valeurs elevees sont predictives de mauvaise reponse aux anti-PD1. Nous proposons avec le temps de passage ganglionnaire et le delai entre le diagnostic initial du melanome et l’introduction des anti-PD1 des mesures indirectes de l’evolutivite des melanomes. Conclusion Les melanomes d’evolution lente repondent mieux aux anti-PD1.
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